Politique environnementale – politique économique : sœurs siamoises

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 Suite à une série de séminaires sur le thème de l’environnement auxquels j’ai assisté récemment ainsi que la conférence de Brice Lalonde que vous pouvez trouver sur le site de l’Institut au www.iiea.com j’ai quelques réflexions à partager avec vous.

L’économie verte ne se développera pas au travers des investissements étatiques s’ils ne sont pas suivis de mesures incitatives au changement. La France était, grâce au rôle visionnaire de l’Etat, leader mondial en énergies solaires, en énergies marémotrices et en nucléaire 4ième génération. Elle avait par exemple le plus gros parc de véhicules électriques (EDF, les PTT…) et aujourd’hui plus rien, faute de relai dans le privé. Il est aussi un fait que les acteurs économiques cherchent avant tout le rendement financier. L’absence de stratégie à long terme de la part de l’Etat ne les incite donc pas à investir.

Autre handicap, la croyance en une croissance impliquant la création d’emplois tient plus du dogme que de la réalité. La création d’emploi est possible sans croissance, en respectant les impératifs économiques moyennant des politiques économiques et fiscales astucieuses.

Le dogme veut que la croissance crée l’emploi et la croissance crée le progrès par les gains de productivité. On comprend alors que si la croissance est inférieure aux gains de productivité il y a destruction d’emploi parce qu’il y a réduction du volume de travail. Autre possibilité la réduction du temps de travail par employé qui ne semble pas aujourd’hui l’objectif de celles et ceux qui accaparent nos ondes. Dans cette logique, le progrès humain passe par une croissance infinie qui reste impossible dans un monde fini. Ce dogme est à revoir.

 

Comment faire si on décide d’adopter une vision écologique et humaniste :

1/ La croissance doit être avant tout qualitative. Par exemple la croissance dans une production agricole standard augmente la pollution, gaspille les ressources fossiles et réduit les emplois. A l’inverse l’agriculture biologique à production égale, augmente le travail, économise les ressources et réduit la pollution.

2/ Vu du coté énergétique : 1kWh « sale » est aussi vertueux dans les calculs du PIB qu’1kWh propre, voire plus vertueux qu’1kWh économisé… alors que dans cette démarche une mine d’emplois existent (productions renouvelables, isolation des bâtiments, efficacité énergétique). Une étude Négawatt table pour +680 000 emplois nets en France en 2020 avec un scénario énergétique vertueux.

 

 

 

L’analyste Sir Nicholas Stern démontre que le coût de l’inaction sera d’un ordre de grandeur supérieur au coût de l’action. Pour qui ? Et bien pour nous tous puisque l’impact du réchauffement climatique touchera le PIB de tous les pays, entrainera des déplacements massifs de populations et augmentera les flux migratoires. Enfin, il sera à l’origine de nouvelles tensions pour l’accès et le partage de l’eau au sein même des pays entre agriculteurs et citoyens.

La solution est simple et désagréable pour certains. Elle passe par un meilleur partage des richesses.

L’écologie est probablement la meilleure voie pour un socialisme efficace.

 


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