J’ai écouté mercredi les témoignages poignants des familles des victimes, en participant au colloque intitulé "L’Europe contre le terrorisme, le regard de la victime", au quai d’Orsay. Cette exposition organisée par le ministère des Affaires étrangères en collaboration avec nos homologues espagnols, italiens et la Commission européenne rassemblait à Paris de nombreuses fédérations de victimes dont les associations française et italienne des victimes du terrorisme et la Fondation espagnole Miguel Angel Blanco.

La réussite du colloque tient à son parti pris: faire du point de vue de la victime l’axe pivot des mesures destinées à soulager — autant qu’il est possible — les effets dévastateurs du terrorisme. Cela n’a pas toujours été évident. En France, il a fallu la ténacité d’une Françoise Rudetzki, fondatrice de SOS attentats (photographiée à mes côtés), le volontarisme de l’Association française des victimes du terrorisme et l’expertise de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs pour que ce changement de perspective devienne possible.

Le vrai visage du terrorisme est celui de ses victimes: rien ne serait pire qu’en faire des abstractions. Avec le soutien des états et des autorités européennes, les victimes et leur représentants ont réussi à faire entendre leur voix.