La visite du chef de l’Etat en Afrique du Sud, que j’accompagne est un succès économique, avec des accords commerciaux clés. Ainsi Alstom signe le plus gros contrat de son histoire: près de 5 milliards pour livrer et entretenir 600 trains de banlieues.

Mais je suis aussi touchée par le rapprochement des relations entre nos deux pays et impressionnée par le changement radical qu’a connu l’Afrique du Sud depuis l’an dernier. Ma visite était alors la première d’un ministre français depuis longtemps.

A cette époque, certains dirigeants doutaient de l’intérêt à long terme de la France et du bien fondé de la "saison croisée" que j’ai lancée avec le ministre de la Culture. Un an plus tard, les rencontres sont beaucoup plus chaleureuses et je ressens une véritable envie de travailler ensemble, d’échanger et de partager dans tous les domaines.

Le flux de touristes français en Afrique du Sud est en augmentation nette tandis qu’en France, la saison culturelle sud-africaine, avec plus de 200 évènements, a été très bien perçue. A Paris, j’ai assisté en mai au lancement de l’exposition Nelson Mandela, qui a déjà été visitée par 35 000 personnes.

Le 16 juin 1976, Hector Pieterson, 13 ans, a été abattu par la police lors d’une manifestation étudiante. L’image de son corps porté à travers la rue alors que sa soeur Antoinette courait à ses côtés a été immortalisée par un photographe de presse. Elle est devenu une icône de la lutte contre le régime d’Apartheid. J’ai été très émue de visiter mardi le musée Pieterson avec Antoinette. J’ai aussi visité la maison de Nelson Mandela qui réunit aujourd’hui les vestiges de la mémoire de son combat pour la liberté. Le chemin parcouru par les Sud Africains depuis les premières élections libres de 1994 est impressionnant.

En revanche, le Sida continue de dévaster cette région du monde. En Afrique du Sud, 6 millions de personnes sont infectées par ce virus qui tue 240 000 personnes par an. Et 370 000 nouveaux cas apparaissent chaque année. Le pays a besoin de soutien dans sa lutte contre ce fléau. Et dans ce domaine, la France est le deuxième contributeur mondial.

Les groupes français comme Total ont aussi investi dans l’énergie solaire et apporté l’électricité dans plusieurs villages du pays, tandis que Sanofi a fait creuser des puits et organisé des circuits pour favoriser la consommation de légumes au sein de la population des villes.