Je suis très touchée par l’accueil chaleureux que m’ont réservé les Français de Monaco. C’est la première fois qu’un ministre de la cinquième République va à leur rencontre. Ma visite était à la fois culturelle, diplomatique, politique. Elle devait aussi permettre de préparer la visite du chef de l’Etat qui aura lieu avant la fin de l’année. François Hollande sera ainsi le cinquième président de la 5e République à se rendre à la principauté. J’ai assisté jeudi soir avec les étudiants de l’Alliance française à une représentation théâtrale sur la vie de la Comtesse de Ségur, une « immigrée russe » si attachée à la langue française que l’on en a oublié sa nationalité première. Au lendemain de ce spectacle émouvant, j’ai rencontré, avec notre ambassadeur, le ministre d’Etat monégasque Michel Roger, pour évoquer les grandes questions qui touchent la communauté française : logement, environnement, emploi. Trente-cinq mille frontaliers vont en effet chaque jour travailler à Monaco, véritable poumon économique régional dont le rayonnement dépasse largement la Côte d’Azur. De nombreuses entreprises françaises sont par ailleurs installées dans la Principauté à partir de laquelle elles assurent la diffusion de nos produits et la défense de nos intérêts. De même, des sociétés monégasques créent des emplois en France. J’ai été heureuse de pouvoir réunir leurs représentants dans des domaines aussi variés que les télécom, les assurances, les cosmétiques ou le tourisme à la Maison de France, où j’ai aussi pu rencontrer les associations de Français de Monaco. Nos échanges ont été très dynamiques avec des Français enthousiastes, heureux qu’un ministre soit enfin à l’écoute de leurs problèmes, qu’il s’agisse de la particularité fiscale des Français de Monaco ou des problèmes de logement aigus, dans une ville chère et particulièrement dense. Hors du cliché des « exilés fiscaux » de Monaco, j’ai rencontré une communauté française qui fait face à une réalité économique et humaine parfois difficile ; à l’image de nombreux Français établis à l’étranger. En fin de compte, notre communauté française – si ce n’était sa place particulière dans l’histoire politique de la Principauté – est une communauté « ordinaire », aussi attachante, chaleureuse et diverse que celles que je rencontre sur les autres continents. Une communauté qui est également attachée, comme les autres, à être un acteur, un témoin et un artisan de l’évolution des relations bilatérales que nous entretenons avec cet Etat.
Des reporters de Nice Matin ont couvert ma visite: retrouvez l’interview samedi 26, sur le www.nicematin.com/