C’était mon premier déplacement à Greenville, Caroline du Sud, dans le sud-est américain. Mercredi, notre consul honoraire Nicolas Brindel — également directeur de l’école française de Greenville — m’ a accompagnée tout au long de cette journée avec Denis BARBET, consul général à Atlanta.
Le président de Michelin pour l’Amérique du Nord Pete Selleck nous a accueillis chaleureusement et dans un français parfait, au siège du groupe pour les Etats-Unis. Il était entouré par son Vice-président Steve Evered et plusieurs membres de son équipe franco-américaine. Tous m’ont dit leur attachement aux valeurs de Michelin. Le respect des clients, des salariés, des actionnaires, et de l’environnement sont au cœur de la culture d’entreprise que partagent tous les collaborateurs, qu’ils se trouvent à Clermont-Ferrand, Greenville ou Spartanburg (Caroline du Sud). Ces valeurs peuvent paraître contradictoires mais en les conjuguant, le groupe parvient à maintenir un équilibre qui profite à tous.
L’aspect multiculturel de l’entreprise et la mobilité des personnels sont des facteurs du succès du système Michelin. L’engagement citoyen enfin est au cœur de l’action locale du groupe, tout particulièrement dans l’éducation. Des cours de soutien sont donnés par des salariés aux élèves en difficulté, un cursus d’apprentissage débouche sur un emploi stable au sein de l’entreprise, il y a des bourses universitaires…
Ici, le bibendum valorise la France et la relation franco-américaine. Notre consul honoraire me dit qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’un habitant de Greenville lui parle de l’emploi qu’il occupe au sein du groupe à moins qu’il s’agisse d’un proche ou d’un ami. Les gens sont fiers "de partager cette appartenance à l’entreprise qui a fait la différence dans l’Upstate". En effet, Michelin a traversé la crise en faisant le choix de préserver l’emploi dans la région.
Je me suis ensuite rendue à l’école bilingue de Greenville, que l’on appelle ici "école Michelin". J’y ai découvert un système d’enseignement entièrement tourné vers l’épanouissement de l’élève. L’idée est de tenir compte avant tout de l’aspect souvent temporaire de l’expatriation et du retour en France à venir. Le directeur de l’établissement a ainsi insufflé une vraie coopération entre enseignants français et américains pour dispenser un double cursus totalement intégré et ainsi tirer parti du meilleur des deux systèmes.
Cette visite était enfin l’occasion de rencontrer la communauté française de Greenville au cours d’un échange chaleureux. L’attachement de nos expatriés à leur pays est évident. Le rôle clé qu’ils jouent dans la relation franco-américaine aussi. Ces rencontres m’ont rappelé une petite phrase glissée hier par une homme d’affaire français à Atlanta : "Il n’y a pas plus Français, en réalité, qu’un Français de l’étranger".