Ce vendredi 13 novembre 2015 restera à jamais gravé dans nos mémoires. Mon déplacement avait pour objectif de participer, le lendemain, à l’Université d’Automne du Parti Socialiste de Belgique, organisé par les sections du Benelux et leur député, Philip Cordery. Le thème était d’actualité au vu du besoin d’action renforcée au niveau européen dans le domaine politique et social. Elle devait nous permettre d’échanger sur les sujets liés à l’Europe avec des militants, des intellectuels et des mandataires reconnus. Elle n’aura finalement pas lieu.
J’avais donc souhaité, à mon arrivée, rencontrer les Conseillers Consulaires et les délégués afin de faire le point sur le fonctionnement du conseil, ses actions et ses projets à venir et le rôle de chacun. Nous avons longuement échangé sur les sujets qui intéressent l’importante communauté française installée en Belgique – santé, éducation, action culturelle, présence économique, relation bilatérale, avec des élus très engagés qui ont une connaissance pointue de tous les dossiers. J‘ai retrouvé ensuite, dans ses nouvelles fonctions, notre nouvelle Ambassadrice auprès du royaume de Belgique, Claude-France Arnould, par ailleurs ancienne directrice de l’agence européenne de défense. Après avoir longuement parlé des questions de défense et de sécurité qui lui sont si familières grâce à une partie de sa carrière passée au SGDSN, nous nous sommes entretenues du fonctionnement du poste, sous pression, mais très performant parce que capable de s’adapter à la mobilité grandissante de nos concitoyens.
Avec les Conseillers et Délégués Consulaires
Cette journée qui devait se clore dans la joie de rencontrer les amis s’est finalement achevée par une nuit blanche où nous sommes tous restés devant nos écrans, choqués par des images de massacre et dans l’incompréhension devant une telle barbarie. La jeunesse frappée par le fanatisme qui veut faire mal. Des familles meurtries à jamais dont celle de José Muñoz, ami de toujours qui a perdu Victor, 25 ans. Nous retrouver le matin avant de reprendre le train nous a permis d’échanger sans trouver les mots. Juste envie d’être ensemble pour pleurer les morts et se souvenir d’Aragon : on ne meurt pas puisqu’il y a les autres. C’est un truisme mais je veux y croire, les morts continuent à nous habiter et à vivre à nos côtés, par nos pensées, par cette tendresse que nous voulons porter à ceux qui sont morts deux fois par la volonté d’un autre.