J’avais promis il y a bien longtemps à Jean-Luc Wasse que je viendrai un jour lui rendre visite. Ce fut possible dans la suite des déplacements dans la Région mais pour malheureusement un séjour aussi court que les autres. J’ai débuté un programme dense et complet par une réunion avec notre Ambassadeur Rémi Maréchaux et notre Conseiller culturel, Jean-Pierre Tutin, sur notre présence éducative dans un pays où les familles font de l’éducation de leurs enfants une priorité. Plus d’une vingtaine d’écoles internationales proposent une offre de qualité dans laquelle se place notre lycée Denis Diderot dans ce pays qui fait figure d’exemple en matière de stabilité politique et de dynamisme économique. Il est en effet depuis 2014 la quatrième économie du continent africain.
Avec un budget qui donne la priorité au développement des infrastructures, une classe moyenne en pleine expansion et deuxième récipiendaire d’investissements derrière l’Afrique du Sud le Kenya est la première économie d’Afrique de l’Est. Il est donc naturel que notre offre éducative et de coopération culturelle soit à la hauteur de la demande. Nos instituts – IFRA, CIRAD et IED, Campus France, nos quatre Alliances françaises et les partenariats universitaires y contribuent. L’intention de délocaliser pour construire une école plus grande, plus moderne et respectueuse de l’environnement va dans le même sens. J’ai débuté par une rencontre avec l’équipe de direction pédagogique, le comité de gestion, les parents et les enseignants, qui au-delà des problématiques de chacun – comme l’immobilier, le coût de la vie par exemple – a démontré l’engagement de tous pour ce projet. Les activités culturelles auxquelles la France contribue sont nombreuses en particulier l’audiovisuel et le film numérique, la bande dessinée, le montage d’un spectacle sons et lumières, la francophonie dans ce pays multilingue.
J’ai ensuite rencontré les Conseillers Consulaires Jean Glisia, Christian Caldara et Grégoire Schwebig pour une réunion avec tous les chefs de service de l’ambassade. En dehors des opportunités économiques qu’offre ce pays – les 23 conseillers du commerce extérieur, la présence de Business France ainsi que d’une centaine d’entreprises françaises, la création d’un Club des affaires en témoignent – et une communauté française qui continue à croître nous avons abordé les questions politiques et d’engagement du Kenya dans la lutte anti-terroriste. Les efforts sont conséquents. Ils le sont aussi dans le domaine de la santé notamment avec la veille "Ebola" et "Sida". Nous travaillons à la consolidation des partenariats dans tous les domaines. Il est en effet important d’accompagner le Kenya et son défi démographique avec son million de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail et son ambitieuse stratégie "Vision 2030", vaste plan de soutien à la formation professionnelle, d’accès à l’énergie et d’infrastructures; l’aider à combattre aussi la corruption qui touche l’ensemble des institutions publiques; le soutenir dans sa réforme constitutionnelle de décentralisation et de rapprochement des citoyens des centres de pouvoir.
Parcourir comme nous l’avons fait avec l’Ambassadeur le bidonville de Kibera nous rappelle à la réalité d’un pays dont 42% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ce vaste quartier possède cependant une excellente équipe de football que je suis allée soutenir le lendemain avant mon départ. Ses résultats ne sont peut-être pas étrangers à l’engagement de leur entraîneur, Luc Lagouche,également Professeur au lycée Denis Diderot !
La rencontre avec la communauté française fut l’occasion d’échanger avec de nombreux compatriotes souvent installés de longue date au Kenya, suivie de celle avec les amis de l’ONU et de Français du Monde/ ADFE.
Vous retrouverez ici mon intervention à la résidence de France: Discours