Lors du premier rendez-vous depuis l’adoption de l’Accord de Paris, les négociateurs ont, durant dix jours, entamé ensemble la construction de ce qui constituera le socle opérationnel de l’Accord lors de son entrée en vigueur après ratification par au moins 55 pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les négociateurs ont bien avancé à Bonn, il revient maintenant aux Chefs d’État et de Gouvernement de ratifier l’Accord de Paris pour qu’il entre en vigueur au plus vite.
Après la signature de l’Accord par 175 États le 22 avril à New York, l’esprit constructif qui a régné durant ces 10 jours de travail constitue un signal très positif en vue de Marrakech. Les travaux mandatés par la décision de Paris ont commencé à Bonn dans un esprit d’ouverture et de transparence. Le succès de Paris est aussi le résultat d’une mobilisation de tous les acteurs, qui s’est incarnée à travers l’agenda de l’action. Une consultation a été lancée sur la gouvernance de cet agenda, en vue d’une réunion avec les championnes de haut niveau Laurence Tubiana et Hakima El Haïté et les acteurs non gouvernementaux qui se tiendra le 23 juin au Maroc. C’est grâce aux solutions collaboratives apportées par les coalitions en matière d’énergies renouvelables, de transport, d’accès à l’eau, de gestion des sols et des forêts, ou encore de la question de la valeur sociale du prix du carbone et de la finance verte et des partenariats public-privé, que les États pourront réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, s’adapter et améliorer les conditions de vie de leurs populations.
La lutte contre le changement climatique est aussi une question de justice. L’association de la société civile a permis de faire émerger une vision partagée des objectifs pour Marrakech. De nombreuses propositions ont été formulées sur les stratégies de financement, les instruments d’assurance, la recherche, la diffusion des connaissances, l’évaluation des risques. Il est également nécessaire de soutenir activement les efforts nationaux de mise en œuvre des contributions nationales par toutes les parties. A cet effet, la mobilisation des financements, des transferts de technologies et le soutien au renforcement des capacités d’ici à 2020 et au-delà est un impératif.