On se rend compte de la taille de l’Inde, quand il faut faire plusieurs heures d’avion pour passer d’une ville à l’autre et encore quelques heures de voiture pour atteindre sa destination. Ce fut le cas entre New Delhi et Chennai puis Pondichéry avec comme escale l’accueil très chaleureux et fleuri à l’aéroport des amis Prosper Emmanuel et Adrian Mirande ainsi que la consule honoraire Kausalya Devi Apparao Jaganmohan avant de retrouver les amis qui m’attendaient patiemment, comme Radjavelou Nara. Pondichéry, la ville blanche mais aussi colorée du côté de la cité indienne, réputée pour sa quiétude possède de beaux témoignages de trois siècles de présence française.
Le consulat, le lycée français, l’institut et l’école d’extrême-orient offrent chacun un environnement unique de travail pour leurs équipes et leurs visiteurs au-delà des magnifiques collections et de la recherche qu’ils hébergent. Le monument aux morts de la guerre 14-18 atteste aussi que le territoire de Pondichéry a vécu aux rythmes des heures graves de la nation. Rallié dès le 20 juin 1940 à la France libre les anciens combattants présents au monument aux morts puis à la réunion au foyer du soldat étaient fiers de montrer leur engagement pour la France.
Incontournables la journée a débuté par le dépôt d’une gerbe au monument aux morts suivi d’une réunion avec les associations militaires et civiles. Les questions furent nombreuses de la part d’une communauté si française et indienne à la fois. Toujours accompagnée des trois conseillers consulaires Belaramin Bichat, Kanagabouchanam Selvam et Prédibane SIVA nous avons fait le point sur les nombreux enjeux consulaires autour de la consule adjointe Hélène Charpin et les chefs de service du consulat général que nous avons ensuite visité. Enfin une rencontre avec les adhérents de Français du Monde avant la réunion publique qui a rassemblé près de 130 personnes m’a permis de compléter mes premières impressions dans cette ville que je découvrais aux pas de course mais incroyablement bien encadrée.
La deuxième journée fut consacrée à l’éducation et la culture après une première réunion avec les président(e)s d’ONG et diverses associations. Le travail d’archivage et de numérisation d’uniques collections à l’Ecole d’Extrême Orient ainsi que la recherche dans de nombreuses filières de sciences sociales sont impressionnants tout autant que les chercheurs qui y travaillent. Après ces longs échanges le président de l’Alliance française, Lalit Verma, m’a présenté cet autre magnifique outil qui grâce à son directeur, son comité et ses personnels enseignants offre un enseignement et une programmation culturelle de qualité aux Pondichériens.
Nous sommes ensuite allés à Auroville, ville expérimentale fondée en 1968 par Mirra Alfassa "la Mère", compagne du philosophe indien Sri Aurobondo où vivent près de 370 Français. L’immense sphère dorée, le Matrimandir et le modèle d’urbanisme sont étonnants de beauté. Nos compatriotes sont heureux de participer à un modèle de société où l’harmonie et la recherche de soi sont facilitées. Certains en font l’expérience depuis plusieurs décennies et se sentent chez eux. Je me suis demandé si cet élément spirituel faisait partie des motivations de visite des plus de 250 000 Français qui viennent chaque année dans le cadre d’un séjour touristique.
Après une très rapide visite au musée j’ai rencontré le Chief Minister de Pondichéry. Nous avons échangé sur les projets de développement de la ville auxquels les entreprises françaises peuvent contribuer, les questions de sécurité pour les touristes et la qualité de la relation bilatérale entre nos deux pays. Il était déjà temps de repartir.
Je retiens beaucoup de choses de ce déplacement. Tout d’abord l’immensité et la diversité de ce pays et puis surtout sa population. Le sourire que l’on voit sur tous les visages quelles que soient les circonstances. Enfin le plus frappant et certainement touchant sont l’extrême gentillesse de toutes celles et ceux que j’ai rencontrés ainsi que leur grande générosité. L’organisation minutieuse de chaque instant d’un programme particulièrement dense revient à une équipe, un groupe d’amis qui attendaient cette visite que j’ai été très heureuse de pouvoir enfin faire.