Le déplacement à Dakar a débuté dès notre arrivée avec une rencontre de la communauté française que le Premier ministre avait invité à l’Ambassade. Il a profité de cette occasion pour revenir sur le « discours » prononcé par Nicolas Sarkozy en 2007, à l’occasion duquel celui-ci avait alors affirmé que « l’homme noir n’était pas suffisamment entré dans l’histoire ». Devant une communauté française métissée, Manuel Valls en a profité pour tenir un discours différent . «L’homme noir est entré dans l’histoire » a-t-il déclaré « car il suffit de consulter l’histoire pour constater l’action de ce dernier sur la scène internationale". Par exemple nous pouvons citer la charte mandingue proclamée en Afrique de l’ouest depuis le douzième siècle qui est le premier traité des droits de l’homme dans le monde, l’engagement des tirailleurs africains lors de la première et seconde guerre mondiale". Pour être née sur ce continent et y demeurer profondément attachée, j’ai apprécié la justesse et la sincérité de ce propos.
La suite de ce déplacement permit au Premier Ministre de rappeler l’intensité des échanges bilatéraux entre nos pays dans tous les domaines, basées sur plus de trois siècles de relations denses. Une tradition de coopération et de partenariat, un courant d’échanges humains et matériels dans les deux sens ont conforté cette proximité. Nous avons rencontré des représentants du monde de la culture sénégalaise. La réunion avec les représentants des entreprises français et sénégalais a confirmé les opportunités qui existent pour nos deux pays.
L’éducation est un des piliers de notre relation et la pression sur les effectifs du lycée français montre combien notre système d’éducation est apprécié. Mais il n’est pas le seul à satisfaire les besoins des familles attachées à la transmission de la langue. L’école franco-sénégalaise Dial Diop à laquelle la délégation a rendu visite est un bel exemple de la diversification de l’offre d’enseignement français et en français qui répond ainsi aux différentes attentes.
Le déjeuner offert par le Premier ministre sénégalais SE M. Mahammed Boun Addallah Dionne nous a permis d’échanger avec de nombreux ministres de son gouvernement et de compléter le tour d’horizon trop rapide des enjeux et possibilités de coopération entre nos pays.
J’avais également promis au Dr Christina Agboton Johnson, lors de notre dernière rencontre à Paris, que nous aurions une séance de travail sur le Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité. Le colonel Babacar Diouf s’est joint à nous pour parler de ses missions, de son ambition et des projets du centre. Le 3ème Forum international de Dakar prévue les 5 et 6 décembre prochain nous permettra de continuer à renforcer nos liens et réfléchir ensemble aux questions essentielles de la sécurité et de la défense dans la cadre de la CEDEAO. Avec le développement, elles demeurent des conditions sine qua non de la stabilité des Etats et constituent un triptyque interdépendant dans une perspective de stabilité et bien-être des peuples.