Il est difficile de refuser une invitation pour aller à Marrakech et cela devient parfaitement impossible quand elle est double. J’y ai donc répondu pour intervenir dans le cadre de la semaine du Dialogue autour de la parité, organisée par l’Institut Français, le GEC (Ecole de management) et le Conseil National des Droits de l’homme sur le thème "Femmes et Politique".
J’ai ensuite ouvert le colloque de la Société internationale des amis de Mohammed Dib (SIAMD) que je soutiens depuis quelques années.
J’avais pu apprécier le combat que mènent les femmes pour garantir leurs droits et revendiquer l’égalité dans un contexte culturel qui ne les avantage pas à Essaouira il y a quelques années.
L’égalité en héritage est un bel exemple et l’ouvrage de Hakima Lebbar "les hommes défendent l’égalité en héritage" a donné un débat très riche d’enseignement sur le sujet. Les tables rondes furent nombreuses, les ateliers de formation et la nuit philosophique très suivis par un public participatif et attentif dans un lieu magnifique. J’ai particulièrement apprécié l’engagement de mes sœurs marocaines sur la parité et leur ai démontré que pour nous, en France, le combat continuait avec nos 25% de femmes parlementaires malgré une loi imposant la parité aux partis politiques. L’atelier animé par Christophe Pomez, directeur de l’Institut français, a donné la parole à des politiques avant tout militantes de toujours. Leur pugnacité et bataille pour l’égalité des droits restent les seules raisons de leur succès.
La réunion de travail organisé par le Consul général, Eric Gérard et les conseillers consulaires Bérangère El Anbassi, Geneviève Euloge, Max Georgandelis ainsi que la Consule adjointe, Catherine Staraci nous a permis de faire le point sur les sujets qui intéressent une communauté française dont le profil change avec le temps et avec lui ses besoins. Après une augmentation de près de 420 % entre 2000 et 2016 cette communauté s’est stabilisée à 8 011 inscrits et son augmentation est maintenant plus proche de l’augmentation mondiale. Près de 320 entreprises ont été créées par des Français hors du secteur hôtelier où les Français sont aussi très présents. Nous avons également abordé la politique locale envers les migrants dont nous pourrions nous inspirer en France.
Il est important de souligner le travail accompli par toute l’équipe de FDM Marrakech, autour de son Président Loris que j’ai eu plaisir à rencontrer à nouveau. Leur grande dictée est, par exemple, devenue un événement culturel majeur pendant la semaine de la Francophonie.
Le programme de la journée d’hommage qui a rassemblé les amis de Mohammed Dib est à l’image de l’œuvre d’un des plus grands écrivains maghrébins du XXème siècle, "l’ouverture à l’autre". La pluridisciplinarité est une forme de fidélité à Mohammed Dib. Les tables rondes, conférences, créations artistiques, notamment les ateliers d’écriture avec des lycéens de Marrakech, le spectacle de slam-poésie, l’exposition de photographies reposent sur l’immense richesse de l’œuvre de cet artiste hors norme. J’ai eu l’honneur d’ouvrir cette rencontre chargée d’événements divers dont le but est de faire vivre les créations de Mohammed Dib et rassembler les chercheurs et universitaires qui travaillent sur sa création, tout autant que les artistes qui s’inspirent de ses écrits. Je suis heureuse de pouvoir soutenir la Société internationale des Amis de Mohammed Dib qui a choisi d’écrire toute son œuvre en français.
Le pays est grand et les heures de train nombreuses pour aller d’une ville à l’autre. La prochaine tournée m’emmènera à Tanger et Essaouira. Une autre promesse à tenir !