Déplacement en Corée du Sud (29 mai-2 juin 2017)

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Ce déplacement a été placé sous le double signe de la mémoire et de l’avenir.

Mémoire tout d’abord avec la visite avec notre attaché de défense – le Lieutenant-colonel Johann David – et une classe de 3ème du lycée français de Séoul de la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et du Sud, longue de 250 kms et de 4 kms de large, renvoyant aux effets de la guerre qui partagea la péninsule après la guerre.

La visite du mémorial du débarquement d’Incheon a complété la partie historique de la mission tout en nous projetant dans l’avenir. Le partenariat avec la ville de Caen peut beaucoup apporter à la mise en valeur du récit du passé guerrier qui doit être connu pour mieux comprendre le présent ; l’occasion, surtout, de rappeler l’engagement de la France dans ce conflit sous l’autorité légendaire du « lieutenant-colonel » Monclar et la nécessité corrélative de conserver les souvenirs et les témoignages des quelques volontaires encore vivants.

 

Mémoire aussi avec la distinction dans l’ordre du mérite de Pierre Ory en raison de la diversité, de la permanence et de l’intensité de ses engagements dans ce pays où il a décidé de résider.


L’avenir ensuite, celui de notre communauté et celui de ce pays.

L’entretien politique avec le nouveau président du groupe d’amitié parlementaire Corée-France, le député Yang Seug-Jo, en présence de notre ambassadeur Fabien Penone, nous a permis d’aborder les questions sociales, économiques, culturelles et éducatives. Il entend faire vivre la relation bilatérale, très dense, entre nos deux pays en conduisant une grande délégation de plus d’une quinzaine de députés à l’automne prochain en France.

Accompagnée du premier conseiller de l’ambassade Etienne Rolland-Piègue et de notre consul Pierre Bianconi, j’ai également rencontré les présidentes des associations : Laurence Tual des Francophones de Corée (AFC) et la vice-présidente Stéphanie Berard-Poitrasson, Seung Han du Cercle Franco-Corée (CFC) et Annick Flamand de Français du monde-adfe ainsi que les conseillers consulaires Pierre Ory et Karim Khouider qui ont présenté le Fonds d’Entraide Sociale Corée (FESC) que j’ai soutenu.

 

Pierre Ory a également évoqué son engagement au sein du groupe d’Accompagnement des Prisonniers (GAP) afin de porter assistance aux Français détenus en Corée. Toutes et tous sont attentifs aux besoins de leurs compatriotes, principalement installés à Séoul, dont le profil évolue avec la forte augmentation – plus de 50% d’inscrits en 5 ans – pour atteindre 3 247 personnes. Les nouveaux arrivants sont plus jeunes, aux moyens plus modestes et souvent dans une démarche professionnelle plus individuelle. Les visas Vacances/Travail sont de plus en plus populaires – près de 300 cette année, notamment grâce à l’introduction du coréen au baccalauréat en France – et préparent les jeunes diplômés à l’expatriation. Avec ses 1000 étudiants, 50 VIE et VIA, la communauté se diversifie. J’ai été particulièrement heureuse de rencontrer des enseignants et des étudiants français et coréens de l’université des langues étrangères Hankuk. En compagnie de notre conseiller culturel Anthony Chaumuzeau, d’Elodie Franco-Ritz et Diane Rosse, nous avons été accueillis par l’équipe dirigeante M. Kim Hyun-Taek, M. Oh Jong-Jin, M. Yoon Seok-Man, M. Lee Chang-Hoon dans une des meilleures universités en Corée mais également en Asie – classée 9e selon le journal Chosun.


 

La rencontre avec les chefs de service du consulat autour de notre ambassadeur ainsi que l’échange avec les représentants du monde économique m’ont aussi permis d’apprécier le dynamisme de nos échanges dans tous les domaines et la certitude que notre relation avec ce pays se vit au futur. La rapide visite en fin de journée de l’exposition de la Fondation Cartier au musée d’art de Séoul en est un bel exemple. Le domaine des affaires est très actif selon Pascale Buch, cheffe du service économique avec sa chambre de commerce (FKCCI) et son président David-Pierre Jalicon, sa section CCEF et Patrick Defranoux ainsi que le cercle des entrepreneurs francophones en Corée (CEFC) et Mikael Thomazeau. Ils conseillent et accompagnent les entreprises – 200 implantées et 2 000 travaillent avec la Corée, employant 24 000 personnes et générant plus de 8 milliards d’euros. Le climat des affaires est rude mais les opportunités sont nombreuses. A l’image du pays, écartelé entre la tradition et le modernisme, le clan et l’ouverture au monde, il est nécessaire de connaitre les codes et les normes pour s’en sortir. Les réseaux d’affaires sont particulièrement utiles pour les investisseurs et PME.

Les établissements scolaires que j’ai visités ont toute leur place dans ce pays qui a rejoint la famille de la Francophonie en décembre 2015. J’ai ainsi visité le lycée international Xavier avec son directeur Jérôme Pinot et la fondatrice Hélène Lebrun et le lycée français de Séoul avec Stéphane Quentel, directeur du primaire et Patricia Reynaud, proviseur adjoint du lycée français de Tokyo et le président de l’APE Eric de Castelbajac. Les projets présentés par les élèves pour faire vivre la francophonie dans leur quartier sont innovants et le projet d’agrandissement impressionnant par son ambition, l’approche participative adoptée et la rapidité d’exécution.

 

Dernière étape enfin, la visite de la ville intelligente de Songdo suivie de la visite de Veolia Asia Industrial Technical and Training Center accomapgnée par son directeur Marcel Gaborel, pédagogue et lucide. Ce projet pharaonique doit à terme héberger 250 000 habitants, un centre d’affaires international, des activités centrées sur les biotechnologies et plusieurs écoles internationales et campus universitaires. Veolia trouve toute sa place dans cet environnement et apporte expertise et expérience dans le domaine des services.



Avenir enfin – rebouclant ainsi avec le passé – avec un briefing sur la base américaine de Séoul par le général Jim Slife et son équipe (notamment Sydney A. Seiler, « ancien » de l’équipe d’Obama et du Center for Strategic & International Studies). Ils me donnent une autre vision de la situation du pays et de ses relations avec ses voisins quelque peu différente de celle que l’on peut trouver dans les medias. De toute évidence ce pays se pose, comme le Japon ou les Philippines, des questions sur la forte présence américaine sur son territoire et sa relation essentielle avec la Chine, récemment mise à mal par le déploiement d’un bouclier anti-missile dont j’apprendrai quelques heures après mon retour qu’il venait d’en être suspendu.


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