Comme chaque année, j’ai participé à une conférence donnée par Monsieur Christian Leffler (Secrétaire général adjoint du Service européen pour l’action extérieure), organisée par la fondation Jean Monnet à Lausanne, sur le thème de la politique étrangère de l’Union européenne. C’est à chaque fois une opportunité unique d’échanger avec les experts réunis sur les questions européennes. L’intervenant a commencé par faire le bilan de ce qui a été réalisé en matière de sécurité pour les citoyens et des avancées en matière de coopération. Bruxelles est trop souvent pointée comme responsable de tous les maux alors qu’elle est source de multiples améliorations pour les citoyens européens.
En matière de défense européenne, je ne pense pas que le concept est aujourd’hui largement accepté. Il existe une dichotomie entre les décideurs européens et les populations toujours plus enclines, si l’on en croit les résultats électoraux, au repli sur soi et aux doctrines nationalistes.
A mon retour à Paris, j’ai rencontré une délégation des députés du Bundestag qui nous a confirmé que l’opinion publique n’est toujours pas favorable à l’implication de l’Allemagne dans les opérations extérieures. Les Allemands continuent à penser que la défense du continent européen doit passer par l’OTAN. Il est alors d’autant plus difficile pour eux d’imaginer une politique de défense commune européenne.
Cette rencontre s’est ajoutée à beaucoup d’autres et nous oblige à réviser nos ambitions. La France est toujours force de propositions et est respectée pour cela. Mais dans le même temps, il nous faut être prudent et plus modeste pour que celles-ci puissent être acceptées et adoptées par les autres pays européens.