Je me félicite de la décision du Parlement européen qui vient d’adopter le Fonds européen de défense et ainsi de poser la première pierre de la construction d’une véritable politique industrielle intégrée à l’échelle de l’Union.
En réservant les financements aux seules entreprises européennes, n’en déplaise à la puissance américaine qui exerce d’intenses pressions pour pouvoir en bénéficier, le Fonds renforcera l’indépendance stratégique du continent.
La coopération entre les industriels des États-membres dans le développement et l’achat en commun des équipements militaires permettra surtout de rationaliser les coûts, estimés entre 25 et 100 milliards d’euros par an, liés à fragmentation des projets capacitaires nationaux.
Soixante-cinq ans après la première tentative de création de la Communauté européenne de défense, l’Union européenne ne semble pas encore prête à ranimer l’ambition politique de Monnet mais amorce un tournant en envisageant ses besoins en matière de défense dans une perspective collaborative.