Dans le cadre de notre mission sur la défense européenne nous avons terminé notre tour des capitales européennes à Varsovie. Il est important pour nous d’entendre à la fois les analyses des menaces et surtout la motivation de nos partenaires en matière de construction d’une défense européenne qui puisse assurer la sécurité de nos citoyens sur l’ensemble du continent et de son articulation avec la protection assurée par l’Otan.
Nous avons rencontré de nombreux responsables à la fois au ministère des Affaires
étrangères et au ministère de la Défense qui ne nous ont laissé aucun doute sur
l’importance de la relation transatlantique qu’ils placent au centre de leur
pensée stratégique. Très centrés sur une menace russe, critiques sur la lenteur
et les faiblesses de l’Union européenne ainsi que sur les discours français pas
toujours compris nos interlocuteurs restent néanmoins sensibles à la nécessité
d’un dialogue continu avec la France et sur notre prise en compte de l’analyse
des menaces auxquelles ils se préparent à faire face.
Nous avons également rencontré le chef de la sécurité nationale ainsi qu’un
chercheur de l’Institut d’Etat des relations internationales (PISM). Les
auditions se sont terminées par une rencontre avec des représentants de la
Diète et du Sénat, délégation conduite par le président de la commission de la
Défense pour le Sénat et le vice-président de la commission des Affaires étrangères
pour la Diète. Ils ont confirmé la priorité qu’ils accordent à la relation
bilatérale avec les Etats-Unis, l’intérêt pour la Pesco et le Fonds européen de
défense avec un avis divergent du nôtre sur l’ouverture aux pays tiers et sur
ses priorités. Tout en appréciant les compétences de l’armée française nos
collègues semblent résignés au fait que seule l’armée américaine possède le
vrai pouvoir de décision et d’actions et que nous serions condamnés à une
coopération avec les Etats-Unis qui passe par la dotation des armées
européennes en équipements militaires américains.
Notre mission s’est terminée par un rendez-vous avec le directeur général de
Frontex, Fabrice Leggeri, que j’ai été heureuse de retrouver à ce poste
prestigieux et la rencontre avec quelques experts qui font vivre cette agence,
en assurant notre sécurité à toutes et à tous.