« Brexit is done » et Londres n’a pas changé, toujours aussi belle, sous un soleil presque printanier en ce mois de janvier. Cet aller-retour facile et direct entre les gares de deux capitales, comme on peut le faire avec n’importe quelle ville française. Pourtant, cela risque fort de l’être un peu moins à l’avenir, suivant le résultat des négociations sur la mobilité des personnes entre le Royaume-Uni et le reste de l’Europe. Elles n’ont pas débuté et personne, chez les interlocuteurs rencontrés, semble savoir ce qu’il adviendra. Cette période de transition pleine d’incertitudes, n’est pas un sujet qui semble soucier les Britanniques. Ces derniers, sont impliqués avec passion dans le débat sur Big Ben qui sonnera ou pas le 31 janvier prochain la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. L’autre sujet de préoccupation est la décision de Harry et son épouse de quitter leurs fonctions royales. Le « Megxit » et Big Ben permettent ainsi d’oublier les questions brûlantes et surtout les réponses que l’on peut légitimement attendre des conséquences du Brexit. Ils sont également l’expression d’un pays très divisé où les clivages sont nombreux: modernes contre les nostalgiques de l’Empire, les royalistes contre les républicains, les nationalistes contre les européens… la liste est longue.
Et puis il y a le plaisir de rencontrer les amis Catherine, Thomas, Samy, Frédéric et Christophe pour parler de la vie de nos compatriotes au Royaume-Uni. Nos conseillers consulaires, présidente d’association ou secrétaire de section, tous sont au quotidien à leur écoute, répondent à leurs inquiétudes et les accompagnent. Parfaitement intégrés ils sont aussi de fins observateurs de la vie politique locale. Nos échanges me sont toujours d’une grande utilité pour bien comprendre les enjeux et problématiques locales.
Une visite de 24 heures pour répondre à l’invitation de l’Institut International d’Etudes stratégiques (IISS) sur le sujet de la défense européenne post-Brexit. Près d’une centaine d’experts étaient présents et le débat fut riche. L’impression générale est que des opportunités nouvelles s’ouvrent et la volonté de continuer à travailler avec les Européens est réelle. La revue stratégique de la défense, de la diplomatie, de l’aide publique au développement annoncée par le gouvernement devrait nous indiquer les priorités budgétaires ainsi que les orientations pour les négociations qui s’ouvrent. La balle est dans le camp britannique car j’ai trouvé le motivation française auprès de notre représentation très forte. Elle peut s’exprimer dans l’accord de Lancaster House, dans un nouveau traité de défense et de sécurité, négocié entre l’EU et le Royaume-Uni, et la formation et l ‘engagement commun de nos armées dans des alliances et opérations diverses. Nous avons besoin plus que jamais de ces échanges et du rôle que les Instituts de recherche et Think tanks jouent dans la préparation de l’avenir. Celui-ci passe par la compréhension et le respect de l’autre, plus facile quand on le connaît bien.