Jeudi 2 avril, le Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, a réuni pour la troisième fois les parlementaires représentant les Français établis hors de France lors d’une conférence téléphonique.
En ouverture, le Secrétaire d’État a procédé à un point d’étape sur plusieurs problématiques rencontrées par les Français de l’étranger.
S’agissant des opérations de retour, 128 000 Français ont pu regagner le territoire national. Certaines opérations complexes sont toujours en cours, principalement au Pérou ou aux Philippines, lorsque de nouvelles débutent, notamment concernant les jeunes en visa vacances-travail en Australie et en Nouvelle-Zélande.
S’agissant de l’enseignement français à l’étranger, une réponse se dessine concernant la tenue des examens, et plus particulièrement celle du baccalauréat, qui aura vraisemblablement lieu par validation des résultats de l’année en contrôle continu, compte-tenu de l’impossibilité d’organiser d’ici peu des épreuves en présentiel dans de nombreux pays. Les réunions relatives aux commissions des bourses se tiendront en visioconférence.
Enfin, pour faire face à la dégradation de la situation économique de nombreuses familles, des aides sociales exceptionnelles et ponctuelles pourraient être accordées au cas par cas.
Les députés et sénateurs ont ensuite successivement interrogé le Secrétaire d’État. Mon intervention a porté sur deux thèmes.
Je l’ai d’abord alerté sur les deux temporalités auxquelles nous devons répondre. La première est celle de l’urgence : elle concerne les Français en déplacement temporaire à l’étranger qui semblent manquer d’informations sur les modalités pratiques de leur retour et les mesures de confinement en vigueur en France. Il m’a été répondu que les compagnies aériennes leur prodiguent désormais toutes les consignes nécessaires. Elle vise aussi les ressortissants étrangers bloqués sur notre sol compte-tenu de la fermeture des frontières, à l’exemple des citoyens tunisiens, dont les titres de séjour ont été prolongés de trois mois. La seconde est celle de que ce j’appelle « la deuxième vague » : elle porte sur le risque que des Français établis de manière pérenne à l’étranger, confrontés à la perte de leur travail et de leurs revenus, soient plongés dans une situation durablement précaire et manifestent leur volonté de rentrer en France. Pour d’autres, les titres de séjour liés à leur emploi risquent de ne pas être renouvelés ce qui les forcerait à partir. Si ces derniers ont été priés de rester dans leur pays de résidence pendant la durée de la crise, il faudrait anticiper ces retours en aval.
Je l’ai ensuite questionné sur la situation des établissements français à l’étranger. D’une part, sur les établissements qui demeurent ouverts, dans le cadre de la fermeture quasi-totale du réseau. Il s’agit, selon le directeur de l’AEFE, Olivier Brochet, d’établissement scolaires de Singapour ou d’Australie. D’autre part, et plus généralement, sur leur fonds de roulement et leur survie financière. En effet, pour faire face à l’annulation des crédits alloués à l’AEFE à hauteur de 33 millions d’euros, intervenue en juillet 2017, certains établissements ont été contraints de puiser dans leurs fonds de roulement. Alors que de nouvelles difficultés économiques les menacent, ceux-ci auront-ils la capacité de résister ? Et combien de temps pourront-ils tenir ? Des questions cruciales et pourtant une réponse vague : les fonds de roulement permettront de tenir… provisoirement.