Doublement de la durée du congé paternité : une mesure essentielle pour l’égalité entre les femmes et les hommes

Partager cet article

Je ne peux que me réjouir de l’annonce du président de la République, qui répond aux demandes répétées des associations, de prolonger le congé paternité de 14 à 28 jours. Cette mesure sera introduite dans le PLFSS à l’automne et entrera en vigueur en juillet 2021. Le congé paternité sera ouvert au conjoint salarié de la mère de l’enfant « ou la personne salariée liée à elle par un pacte civil de solidarité ou vivant maritalement avec elle ».  La France était très en retard par rapport à d’autres pays européens comme la Finlande, le Portugal, l’Espagne ou la Suède, même si la prise en charge des indemnités diffère selon les pays. 

Partager les responsabilités parentales est nécessaire pour changer les mentalités et donc les comportements. Si les pères s’impliquent davantage dans l’éducation des enfants, les femmes pourront d’autant plus s’investir au sein de leur travail et soulager leur fameuse « charge mentale ». La maternité est encore actuellement un frein à la progression des carrières des femmes. Cet allongement encouragera les entreprises à être plus vigilantes concernant l’égalité professionnelle afin que les femmes puissent accéder à toutes les responsabilités. Cette mesure est aussi une mesure de justice sociale, pour les pères au statut plus précaire. Aujourd’hui 80% des salariés en CDI ont recourt au congé paternité contre 60% de ceux en CDD.

Si l’allongement du congé paternité est une bonne nouvelle, il reste encore insuffisant selon le rapport de la commission Cyrulnik sur les « 1000 premiers jours » du nouveau-né qui avait recommandé l’allongement du congé paternité à 9 semaines. La France devra aussi s’interroger sur le congé parental pour mieux le prendre en charge et inciter les parents qui le souhaitent à s’occuper de leur enfant. 


Partager cet article