J’ai toujours eu un attachement particulier au Canada. Ancienne Présidente du groupe d’amitié France-Canda au Sénat et désormais Présidente d’honneur, j’y ai effectué une dizaine de déplacements environ avec un accueil toujours aussi chaleureux et amical. Grâce aux Présidents de FDM-ADFE, Yann-Alexandre Girard et son homologue de l’UFE, Sylvie Bragard, que je remercie, j’ai été associée aujourd’hui au lancement de la levée de fonds pour la construction d’un monument mémoriel scellant l’amitié Franco-canadienne au cimetière de Beechwood.
En voici mon discours :
Mes chers amis français et canadiens ; comme peuvent l’être ceux qui ont en partage un riche héritage et qui aux heures sombres du Siècle précédent, au moment des périls de la Guerre, ont su partager le prix du sang et de l’espoir,
Alors que s’achève le temps triste des commémorations, je sais ce moment privilégié, et je vous remercie de m’y avoir associée virtuellement aujourd’hui.
Pour avoir parcouru les terres de la première guerre,
des Diggers d’Arras au chemin des Dames,
de la cote 204 au cimetière de Vimy,
des fantômes de Landowski à la caverne du Dragon,
je sais le poids de la mémoire.
Ce futur monument national commémorant l’amitié franco-canadienne contribuera à la rendre vivante car la mémoire n’est rien si elle n’inspire pas l’avenir. Aussi ai-je déjà effectué des démarches auprès des autorités françaises, notamment nos deux ministres, afin que notre pays contribue à ce magnifique projet de Beechwood.
« Their Glory shall not be blotted out” disait Kippling. En se dressant sur le sol canadien, ce mémorial rappelera la mémoire d’hommes qui ont avancé sur le chemin de l’honneur et du devoir, parfois jusqu’au sacrifice de leur vie, toujours jusqu’au bout de leurs forces, de leur idéal de liberté, de leur passion pour leur pays. Dans son roman, le fils de l’irlandais – terre qui m’est chère – Georges Dor écrit que « tout homme qui se tient debout est le plus beau des monuments ». Il n’est pas impossible que l’amour qu’il aurait eu du Canada ait pu lui inspirer ces mots qui me semblent si juste aujourd’hui.
En lançant cette levée de fonds à laquelle la France se devait de participer, vous invitez le passé à venir déposer devant nous les germes du futur. Les combats d’hier ont dorénavant cédé la place à l’amitié des peuples tandis que notre relation transatlantique semble retrouver une légitimité nouvelle. L’avenir toujours.
S’exprimant en 1987 lors d’un voyage officiel, François Mitterrand relevait que « si l’on refusait les mondes nouveaux on raterait toujours le rendez-vous avec une expression majeure de l’esprit ou de l’histoire ». Et, ajoutait-il, « ce n’est pas l’intention du Canada, ce n’est pas celle de la France. Nous sommes l’histoire, nous sommes l’avenir ». Ce monument en sera l’expression.
Bonne fin de lancement à toutes et tous.