Nous estimons, par la voix de notre rapporteur – le Sénateur et médecin Bernard Jomier – qu’au sein de ce texte, le rendez-vous avec l’hôpital reste « inachevé, partiel et conjoncturel. Rien ne change dans la gouvernance et trop peu dans les moyens. Les urgences sont encore et toujours abordées sous le seul angle d’un dispositif de nature financière. »
Nous saluons cependant l’ajout de 100 Millions d’euros déconcentrés vers les Agences Régionales de Santé, en espérant que les acteurs territoriaux y seront associés.
Notre groupe a contribué à améliorer ce texte grâce à quelques amendments : la lutte contre le non-recours aux aides sociales, l’obligation de constitution d’un stock de 4 mois pour les médicaments majeurs, le renforcement de la protection des patients soumis à des mesures de contrainte en psychiatrie, le retour de Santé Publique France dans le budget de l’Etat.
Mais nous demeurons inquiets face au choix du Gouvernement de « charger la barque » du budget social de 4 milliards d’euros, dans son exécution annuelle et dans son endettement. Nous déplorons par ailleurs que le gouvernement n’ait pas accédé, l’été dernier, à notre demande d’un PLFSS rectificatif. C’est la demande que nous réitérons pour le 1er semestre 2021.
Nous sommes au beau milieu d’une crise systémique qui doit nous amener à revoir notre système de santé et à repenser le sens de notre protection sociale.
L’amendement 201 du PLFSS déposé par le groupe Les Républicains porte en son sein l’esprit du Gouvernement, en effet, à l’heure où la situation sociale est dramatique pour nombre de compatriotes, il leur demande de travailler plus longtemps – y compris les plus pauvres – pour des pensions qui inévitablement seront plus faibles.
Pour tous ces motifs et parce que nous estimons que ce budget social est un budget d’injustice sociale, notre groupe s’est unanimement prononcé par un vote négatif, contre le PLFSS 2021.