Ma réaction face à la suppression des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire

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Lors du débat au Sénat sur le renforcement des principes de la République, quel n’a été mon étonnement de voir notre collègue Jacky Deromedi porter un amendement sur la suppression des allocations familiales afin de sanctionner, certes sous certaines conditions, l’absentéisme scolaire. Soutenu par Christophe Frassa et Joëlle Garriaud-Maylam et une quarantaine de parlementaires LR, cet amendement a fait ressurgir un clivage partisan que l’on nous dit dépassé et qui, il est vrai a souvent peu de pertinence pour nos compatriotes résidant à l’étranger.

Punir le manque d’autorité et de contrôle de certaines familles sur leurs enfants, c’est cependant ajouter de la misère économique à la misère sociale. Je ne pense pas que les chefs d’établissements qui signalent aujourd’hui les absences des élèves aux services sociaux le fassent aussi spontanément si ce signalement entraîne demain des conséquences économiques graves pour certaines familles. Elles ont besoin d’un accompagnement tout autant que leurs enfants qui traversent parfois des périodes difficiles pendant leur adolescence.

Sincèrement, je ne pense pas que la punition soit la réponse la plus adaptée à ces situations. Cet amendement, adopté par la majorité avec un avis de sagesse du gouvernement – en l’espèce le ministre de l’éducation lui-même – est malheureusement dans le ton général d’un débat où la majorité sénatoriale n’apporte pas de solutions aux problèmes identifiés mais choisit la répression et la sanction pour les résoudre. Reste à savoir si pour les signataires de cet amendement, cette disposition devra demain s’appliquer aussi aux familles résidant à l’étranger ?


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