Début novembre, je suis intervenue lors de l’examen, par la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, du programme 185 « Diplomatie culturelle et d’influence ». J’ai interrogé les rapporteurs pour avis sur les raisons de la dégradation de la place de la France dans le classement des pays accueillant des étudiants étrangers et j’ai attiré l’attention de mes collègues sur la situation préoccupante de l’Institut français d’Oslo, dont j’ai pu me rendre compte par moi-même lors de mon récent déplacement en Norvège. Si le budget du programme 185 est en hausse pour 2022 (+2%), la politique d’influence française reste menacée de repli, ce qui exige toute notre attention afin de préserver l’image de la France sur la scène internationale.
Retrouvez ci-dessous mon intervention et la réponse de mon collègue rapporteur :
Mme Hélène Conway-Mouret – Je partage les analyses des rapporteurs, notamment concernant le Liban.
Vous avez indiqué que la France était passée de la troisième à la septième place du classement des pays d’accueil des étudiants étrangers. Quelles sont les raisons de ce recul ? Le processus d’obtention des visas, la non-reconnaissance de certains vaccins sont-ils en cause ?
L’Institut français d’Oslo est aujourd’hui réduit à quelques bureaux et ses professeurs de langue ont été licenciés. Une école privée a été créée. Cet institut français n’a donc plus de ressources. N’aurions-nous pas intérêt à analyser de plus près les causes de ces fermetures ? À chaque fois, c’est la France qui disparaît, de façon non seulement physique mais aussi hautement symbolique.
M. André Vallini – Ces fermetures sont en effet très dommageables pour l’image de la France mais aussi pour son économie. Quand la présence française recule, la France se rétracte globalement. Plus on diminue les moyens des instituts français, plus ils sont contraints de réduire leur activité, ce qui conduit finalement à les fermer.
Concernant l’accueil d’étudiants étrangers, l’augmentation des frais d’inscription a pu jouer. Il faut se préoccuper aussi de l’image que l’actuelle campagne électorale donne de la France à l’étranger.