Mon déplacement en Côte d’Ivoire

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Toujours heureuse de retrouver la Côte d’Ivoire et les amis fidèles qui m’attendaient à l’aéroport Jackie, Dominique et Baptiste. 

Lors de ma dernière visite en 2016, j’avais longuement échangé avec le Premier ministre Kablan Duncan et le Président Alassane Ouattara sur les avantages du bicamérisme, leur volonté de créer une seconde chambre parlementaire ainsi que sur les liens qu’un État peut entretenir avec sa diaspora pour le bénéfice de tous. Ce fut donc un grand plaisir, six ans plus tard, de visiter le bâtiment moderne abritant le Sénat de la République de Côte d’Ivoire institué par la Constitution du 8 novembre 2016 et de rencontrer son président, M. Jeannot Ahoussou-Kouadio et ses vice-présidentes Chantal Moussokoura Fanny et Emilienne Bobi Assa. Je suis en effet intimement convaincue que la mise en place d’un système bicaméral témoigne de la maturité démocratique d’un État. Aux côtés de notre ambassadeur, M. Jean-Christophe Belliard, du conseiller politique stagiaire, M. Charly Chotard, du Secrétaire général du Sénat et de son administration, je me suis entretenue avec les membres de la commission des relations extérieures et des Ivoiriens établis hors de Côte d’Ivoire ainsi que les membres du groupe d’amitié Côte d’Ivoire-France. Notre réflexion a porté sur les moyens d’intensifier la relation liant nos deux pays et nos échanges sur les bonnes pratiques parlementaires et administratives dont nous pourrions nous inspirer mutuellement, sur le suivi des accords bilatéraux ou encore sur la politique française d’aide au développement à l’aune de la loi du 4 août 2021 de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales sur laquelle j’avais déposé une série d’amendements. Lors de la conférence de presse qui a suivi ces réunions, j’ai insisté sur la complicité qui existe entre nos deux pays et la nécessité d’avancer ensemble. 

Après la très rapide visite de la cathédrale de Yamoussoukro, j’ai regagné la Résidence de France à Abidjan où était organisée la clôture du séminaire de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), réunissant son directeur Olivier Brochet, le responsable des établissements de l’AEFE dans la zone Afrique centrale Guillaume Cario, les proviseurs des établissements français et les cinq Conseillers des Français de l’étranger : Mme Jackie Bertho, Mme Jacqueline Chapman, M. Baptiste Heintz, M. Jean-Luc Ruelle et M. Bruno Martinato.

Le deuxième jour a débuté avec un point sur les aspects éducatifs. En présence du conseiller de coopération et d’action culturelle Laurent Bonneau, je suis allée à l’école Jacques Prévert et au lycée Blaise Pascal rencontrer successivement les représentants des parents d’élèves et les enseignants qui m’ont présenté leur plan d’action contre le harcèlement scolaire et m’ont alertée sur les besoins de formation pédagogique des professeurs. En effet, dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat qui engendre une refonte complète des parcours au lycée, ceux-ci auraient besoin d’être davantage formés – notamment à la maîtrise du fonctionnement du portail « ParcourSup » – pour accompagner au mieux nos élèves à l’étranger. Or, ces formations se tiennent essentiellement à distance, l’Institut régional de formation étant basé au Togo à Lomé alors que la Côte d’Ivoire concentre environ 40% des établissements scolaires de la région. Pour les professeurs, les problématiques ont besoin d’être traitées localement par une meilleure représentation et davantage de dialogue social.

J’ai ensuite rencontré le président de l’université Félix Houphouët-Boigny, M. Ballo Zié, et le doyen de l’UFR des langues, littératures et civilisations, M. Adama Coulibaly, qui m’ont présenté le centre universitaire d’études françaises. Professeurs et étudiants avaient préparé un spectacle pour mettre en lumière les valeurs portées par le centre et démontrer l’excellent enseignement qui y est dispensé à des étudiants venant du monde entier.

Après une réunion avec les Conseillers des Français de l’étranger sur les diverses problématiques locales, j’ai visité l’Institut français, en compagnie de son directeur délégué Zié Coulibaly, et son magnifique amphithéâtre, inaugurés en 2016, lieux centraux de la vie artistique et culturelle ivoirienne.

Enfin, la rencontre avec les Conseillers du commerce extérieur de la France, réunis autour de leur président Gilles Cardona et organisée au sein du nouveau siège d’Orange, était incontournable pour discuter de la formidable résilience et du dynamisme de nos entreprises implantées dans un pays qui représente le premier partenaire commercial de la France au sein de la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (l’UEMOA) et qui a enregistré une croissance économique de 8% par an entre 2012 et 2019 et de 2,3% en 2020 malgré le conseil sanitaire mondial.

Le troisième jour a été consacré aux questions de sécurité et de défense. Après avoir rencontré la veille d’anciens élèves de l’Institut des hautes études de défense nationale avec le premier conseiller, M. Marc Didio et l’attaché de défense, le colonel Vaglio, je me suis entretenue avec le délégué général du Souvenir français Amos Gnakouri et les membres de son bureau puis ai été accueillie par le colonel Arnaud Mettey sur la base des forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) à Port-Bouët. Créées en 2015, les FFCI délivrent des formations et contribuent à la préparation opérationnelle des contingents africains avant leur engagement au sein de missions multinationales ou d’opérations de maintien de la paix. Leur rôle est particulièrement important aujourd’hui dans le processus du retrait des forces Barkhane du Mali.


J’ai également eu l’occasion de rencontrer le président du Conseil économique, social et environnemental, M. Thierry Beaudet, qui était en mission avec ses collaborateurs pour prendre attache avec ses homologues et travailler sur de nombreux projets.

Enfin, en compagnie d’Alexis Chaumet, chef du pôle économique et sectoriel de l’ambassade et de Camille Bidault, VIE, j’ai visité l’Agora de Koumassi, un lieu unique mêlant sport et culture dédié au développement des compétences et à la concrétisation d’initiatives sociales ou entrepreneuriales. J’ai été reçue par son directeur, Ismaila Siribe, et ai rencontré le dirigeant de Bessac Jean-Mathieu Montalegre, le président du « Club Abidjan Ville Durable » Guillaume Herry, et le directeur d’Artelia Jean Boustani, qui emploient essentiellement des jeunes recrutés localement.  

Le centre héberge également des ONG et diverses associations telles que « Nid d’espoir » qui combat l’illettrisme des femmes et organise partout dans le pays des cours d’écriture et un concours annuel. 

Le soir, j’ai participé à un débat sur l’avenir des Français en Afrique organisé par le bureau de l’association Français du Monde.

Nous avons enfin, avec Eclador Nana, Yvonne Trah Bi, Dominique Louisor-Tako, Baptiste Heintz et Claire Marotte, rendu visite à des Français, Claude Georges et Gyom Demba, propriétaires du « Jardin d’Eden » qui mérite bien son nom avant de visiter une fabrication de chocolat. Nous avons terminé la journée en nous recueillant sur la tombe de Maurice Courcier, l’ami de toujours qui nous manque tant.

 

 

 

 


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