Promesse faite promesse tenue. Je m’étais engagée à compléter ma mission du printemps au nord du Maroc pendant laquelle de nombreuses problématiques étaient apparues. Elles méritaient à la fois d’être approfondies et traitées au niveau national.
J’ai donc débuté cette tournée par Marrakech où j’ai été accueillie par notre Consul Général, Monsieur Stéphane Baumgarth ainsi que la conseillère des Français de l’étranger Bérangère El Anbassi. Premiers échanges avant d’aborder les sujets brûlants pour nos compatriotes très inquiets de la politique de réduction drastique du nombre de visas qui affecte directement leurs conjoints et familles mais aussi la population marocaine, amie de la France à qui nous fermons la porte.
Cette réduction a été décidée par le président Emmanuel Macron suite à la crise d’octobre 2021 et l’absence de volonté des États du Maghreb de reprendre leurs ressortissants vivant illégalement en France. Elle a des conséquences désastreuses dans tous les domaines qui sont touchés par le blocage de la mobilité. Thème récurrent, présent dans toutes les conversations, qui occulte malheureusement tout le reste en ce moment et impacte négativement notre présence éducative, culturelle et économique. Nos investissements sont pourtant importants mais l’inquiétude est grande dans les familles qui font le choix d’autres pays que la France pour les études supérieures de leurs enfants ou des investisseurs qui, ne pouvant venir en France, donnent les marchés à des concurrents européens qui eux leur octroient un visa Schengen. A mes yeux la situation s’est dégradée en six mois entre nos deux pays et il est urgent que notre diplomatie engage un dialogue constructif afin de trouver une solution politique qui ne passe pas par des représailles et l’accroissement des tensions. Nous avons tout à y perdre.
Notre première réunion s’est concentrée sur les sujets traités par les chefs de service du consulat et les conseillers des Français de l’étranger, Bérangère El Anbassi et Caryl Gervereau. Nous avons parlé de l’état civil, du social, de la pression sur les agents du consulat pour la délivrance des papiers d’identité, liée au double choc du retard pris pendant la crise Covid et l’envie de voyager. La présence de plus d’un million de touristes français et les problèmes qu’ils peuvent rencontrer s’ajoutent au travail d’une équipe restreinte comme cela est le cas dans tous les consulats. Nous avons continuer les échanges auxquels s’est joint le conseiller Max Georgandelis.
Nous avons ensuite visité l’Institut français de Marrakech, une des 13 antennes de l’Institut Français et le plus important au Maroc. La diffusion culturelle sur le territoire marocain y est très riche. Les investissements et la mutualisation de l’espace médiathèque avec son voisin, le groupe scolaire Renoir Victor Hugo, sont une réussite. J’ai alors échangé avec les différents personnels et son directeur Sylvain Treuil et visité le site.
La journée s’est terminée par une réception, organisée par le consul général, pour présenter sa nouvelle équipe, occasion idéale pour rencontrer les associations et représentants de la communauté française. Ce lieu est aussi spécial pour les beaux souvenirs qu’il contient de moments forts, comme la remise de décoration à Bérangère El Anbassi.
Nous avons débuté la journée par la visite du groupe scolaire Jacques Majorelle, géré par la Mission laïque française. Après la visite du site, nous avons rencontré l’équipe de direction et les personnels enseignants afin de faire le point sur leur projet immobilier, essentiel pour les familles, le développement du secondaire dans ce quartier et les projets d’agrandissement pour répondre à la demande croissante des familles. Nous nous sommes ensuite rendus au lycée Victor Hugo, établissement AEFE en gestion direct où j’ai rencontré le proviseur, Serge Faure, et son équipe de direction et pédagogique. J’ai également rencontré à cette occasion les représentants des parents d’élèves et des personnels, inquiets par la vague d’homologations dans le réseau, la concurrence étrangère ainsi que les changements qui affectent le statut des professeurs.
Pendant cette visite, j’ai eu la chance d’avoir des échanges nourris avec les classes de terminale rassemblées par leurs professeurs sur le rôle du sénat, la fabrication de la loi et une multitude de questions plus pertinentes les unes que les autres. Une façon d’intéresser les jeunes à la chose publique et à nos institutions, d’autant que les élus locaux que sont les conseillers des Français de l’étranger, étaient présents dont la présidente du conseil consulaire de Rabat et conseillère AFE Khadija Belcaid qui nous avait rejoints.
Enfin, j’ai eu plaisir à revoir les membres de FdM/ADFE, rassemblés autour de son président Ludovic Legrand, pour le pot de départ d’Eliane et Loris. Dernier échanges avant de prendre la route pour Agadir.
Retrouvez les billets de mes déplacements à Agadir et Casablanca dans des articles distincts sur mon blog, dans l’onglet déplacement.