Le Luxembourg est tout proche et pourtant cela faisait six ans que je ne m’y étais pas rendue. Enclavé entre l’Allemagne, la Belgique et la France, ce pays est devenu l’un des champions du multilinguisme européen. Le hasard du calendrier a fait que j’ai pu y fêter la journée européenne des langues.
Quoi de mieux pour incarner ce multilinguisme qu’une école pour échanger avec les professeurs et les élèves. A mon arrivée dans la capitale luxembourgeoise, je me suis donc rendue, aux côtés de Maxime Dafri, le conseiller de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France, sa collègue Marina Daniel, attachée de coopération scientifique et universitaire et Alexandre Château–Ducos, conseiller des Français de l’étranger à l’École Saint-Sophie, établissement multiculturel et riche de sa diversité, composé d’une maternelle et d’un collège français ainsi que d’une école primaire et d’un lycée luxembourgeois.
En tant qu’ancienne universitaire, en charge d’un département de langues, je sais combien il est important de faire découvrir et enseigner de multiples langues à nos enfants, dès le plus jeune âge. Discuter avec ces élèves, aux nationalités différentes et pour la plupart trilingue, m’a permis de constater la chance qu’ils avaient. J’apprécie beaucoup ces échanges, toujours riches qui m’incitent également à repenser la façon dont nous enseignons les langues dans nos territoires français.
Après cette parenthèse éducative et linguistique, j’ai rejoint la résidence de France pour un déjeuner de travail avec l’ambassadrice de France Claire Lignières-Counathe, Adelin Royer, premier conseiller, Patrick Soutif, consul général, Maxime Dafri et Marina Daniel en présence des conseillers des Français de l’étranger, Alexandre Château-Ducos, Christine Hugon et Vincent Derudder. C’est à cette occasion que j’ai eu un panorama de l’actualité politique, économique et culturelle du pays mais aussi un écho général de la vie de nos compatriotes.
J’ai ensuite rencontré en début d’après-midi mes homologues luxembourgeois de la chambre des députés, Yves Cruchten, président de la Commission des Affaires étrangères et européennes, et Stéphanie Empain, présidente de la Commission de la Défense. Au cours de cet entretien, nous avons évoqué les différentes crises qui secouent notre continent. La guerre en Ukraine et les répercusions sur la défense européenne et l’OTAN mais aussi la crise énergétique, les populismes et l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir en Suède et en Italie, nos collaborations en matière de sécurité et de défense et la nécessité d’un effort conséquent dans ce domaine en matière budgétaire.
J’ai terminé mon déplacement par deux visites culturelles. La première à l’Institut français de Luxembourg, qui soutient de beaux projets et en particulier « la Luxembourg Art week » en novembre prochain. La seconde à l’Institut Pierre Werner et sa direction multiculturelle avec Olivier Frank, directeur luxembourgeois du centre, Diane Krüger, directrice administrative allemande et Thaïs Bertaux, chargée de mission culturelle et représentante française. Ce centre culturel européen a été créé en 2003, à Luxembourg, à l’initiative des gouvernements allemand, français et luxembourgeois, dans un esprit de réconciliation, d’échanges et de diversité culturelle. Puissions-nous espérer que cet esprit demeure intact dans notre avenir.