Les 26 et 27 octobre, je me suis rendue à Bruxelles pour participer comme chaque année à la conférence annuelle du think tank « Friends of Europe », événement incontournable du calendrier européen qui réunit plus de 200 personnalités influentes du monde politique, des affaires et de la société civile pour réfléchir ensemble à l’Europe de demain. Ce déplacement s’inscrit dans la droite ligne de mon engagement pro-européen.
Le thème central de cette édition était celui du contrat social européen, visant à soutenir les peuples confrontés à une ère de transitions diverses. En effet, en sus des crises sanitaire, économique et écologique, c’est maintenant la guerre en Ukraine et ses ramifications mondiales qui remodèlent l’architecture de sécurité européenne, ont un impact certain sur les transitions numérique, énergétique et écologique de l’Europe, et mettent à l’épreuve l’unité, la détermination et la rapidité d’action des Européens.
La session d’ouverture était consacrée aux acteurs de la construction d’une meilleure société européenne. Au travers de différents témoignages – ceux d’artistes, d’entrepreneurs, ou encore de membres d’organisations non gouvernementales – nous nous sommes penchés sur la manière dont ces différentes crises nous obligent à repenser fondamentalement nos modèles de gouvernement, le fonctionnement des marchés et le rôle du secteur privé.
Nous avons, entre autres, évoqué la création du programme « Culture moves Europe », doté d’un budget de 21 millions d’euros entre 2022 et 2025 afin de soutenir la mobilité des artistes, des créateurs et des professionnels de la culture.
« Le changement climatique, l’aggravation des inégalités sociales, l’érosion de l’État de droit et la montée des politiques extrêmes à travers l’Europe sont à la fois des causes et des conséquences de l’incapacité des politiques traditionnelles à faire face à l’accélération du changement mondial. Il est temps d’adopter une façon de penser fondamentalement nouvelle et de poser de nouvelles questions, à savoir si les responsabilités et le rôle de l’État doivent être divisés et répartis différemment dans la société. » (Opening session, A shift in thinking : in changing times, who should be responsible for building a better society?)
J’ai ensuite participé à une table-ronde intitulée « sauver la démocratie en Europe ». Le titre lui-même suggère que le système politique que représente la démocratie est menacé. Partant de ce constat, j’ai interrogé les participants sur le dilemme opposé aux décideurs publics : celui de prendre des décisions courtermistes pour des raisons essentiellement électoralistes dans un monde marqué par l’immédiateté, alors que les demandes pressantes des populations requièrent de d’adopter une vision sur le long terme.
Enfin, j’ai assisté à la table-ronde dédiée au processus de digitalisation. En effet, la numérisation joue un rôle croissant dans tous les pans de notre société (services publics, santé, éducation, agriculture, transports, capacités industrielles) mais aussi dans le domaine spatial.
Nous avons également échangé sur le rôle de la femme dans un contrat social renouvelé. Dans ce cadre, j’ai eu l’immense plaisir d’échanger avec trois femmes remarquables et impressionnantes par leur courage qui, à travers l’activisme, l’écriture, la poésie ou l’art, se font les porte-voix de l’autonomisation des femmes : Ece Temelkuran, romancière et commentatrice politique turque primée ; Chimamanda Ngozi Adichie, romancière, poétesse et écrivaine nigériane primée ; et Veronica Tsepkalo, leader de l’opposition biélorusse, fondatrice et présidente de la « Fondation des femmes biélorusses ».
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