Mardi 14 mars 2023, j’ai participé au conseil d’administration de l’AEFE. Sa direction a mis en avant les avancées des derniers mois.
Les 16 IRF sont opérationnels d’un point de vue budgétaire et comptable.
Au Sahel, le contexte sécuritaire s’est dégradé mais le maintien d’un dispositif d’enseignement du français est une priorité. Au Burkina Faso et au Mali, il existe une forme de stabilité qui a permis de maintenir les établissements ouverts et de conduire les épreuves du baccalauréat malgré une grande vigilance marquée par des missions sécuritaires.
En Ukraine, les deux établissements de Kiev demeurent opérationnels. Ces bulles d’espoir résistent grâce à l’engagement des personnels et l’engagement politique fort de la présence française.
En Haïti, les conditions de vie se sont dégradées. L’agence a décidé la suspension du conventionnement au lycée Alexandre Dumas. Le ministère de l’Éducation nationale a accepté que les futurs bacheliers puissent passer les épreuves du bac en formation continue de manière exceptionnelle.
Concernant la prise en charge des AESH, des moyens supplémentaires sont mis en place avec un budget plus important, s’élevant à 1,2 millions. Le budget a plus que doublé mais l’agence rencontre des difficultés en termes de timing entre la saisine de la MDPH, les services consulaires et les services de l’agence. Un groupe de travail spécifique va travailler aux moyens mis en œuvre pour améliorer ces situations car en l’état la procédure reste excessivement longue.
Deux établissements à Madagascar et au Vanuatu ont été touchés par des cyclones qui ont sensiblement abîmé les installations. Des mesures d’urgence de l’ordre de 200 000 euros seront distribuées pour le Vanuatu et une subvention sera donnée également pour l’école primaire de Madagascar.
A Pointe noire, la situation est très compliquée. La démoustication a été mal faite ce qui a provoqué des réactions chez les élèves et les enseignants. L’établissement a été nettoyé à 5 reprises et des cellules médicales ont été mises en place. Une tentative de réouverture de l’établissement n’a pas fonctionné. L’agence est en lien avec tous les représentants pour sortir de cette crise. En effet, un nouveau contrat nouveau a été signé avec une nouvelle entreprise pour faire une analyse chimique et s’assurer qu’il n’y a plus de danger dans l’établissement. Un représentant de l’AEFE se rendra sur place dans les prochaines semaines.
Au Vietnam, concernant la question des visas, l’agence est en lien permanent avec l’ambassadeur et la consule générale pour régler les difficultés liées à des processus bureaucratiques complexes du fait de l’administration vietnamienne. A Hanoi, tous les problèmes semblent réglés. A Ho Chi Minh, des personnels n’ont plus de visa et sont en arrêt de travail car ils n’ont plus de permis de travail. Ce n’est satisfaisant ni pour l’AEFE, ni pour le poste diplomatique. Pour les personnels qui ont engagé des frais ou qui ont reçu des amendes, ces frais seront pris en charge par l’établissement.
A Londres, une expertise des autorités britanniques sur l’établissement a montré des défaillances en termes de management. Pour cela, l’agence travaille à une remise aux normes.
Concernant la situation inflationniste mondiale, elle a des conséquences sur la hausse des frais de fonctionnement des établissements, ce qui risque de se répercuter sur les frais de scolarité. Dans les EGD du rythme nord, la moyenne d’augmentation des frais de scolarité est de l’ordre 8%, et pour le rythme sud, cette augmentation est de l’ordre de 6%. L’augmentation des droits de scolarité aura un impact sur les bourses.
Plusieurs aides ont été votées pour soutenir nos établissements au Liban avec une contribution spécifique aux familles. Des aides propres pour répondre à la situation exceptionnelle que connait la Chine ont également été votées pour prendre en charge à hauteur de 500 euros par résident et par ayant droit (conjoint et enfant) une partie du voyage en France durant les prochains congés d’été. Un forfait mobilité pour les agents des services centraux a aussi été voté mais les syndicats ont regretté que cette prime ne concerne pas les agents du réseau.
Les représentants syndicaux ont rappelé que les personnels souffrent de la hausse des frais de scolarité dans un contexte inflationniste et avec une enveloppe des bourses stable depuis deux ans. Cette situation créé des tensions importantes dans nos établissements. De nombreux établissements ont des problèmes de gouvernance et voit l’incompréhension grandir entre les parents et l’AEFE. Les retard pris concernant les ISVL ne sont pas acceptables. Les syndicats ont demandé qu’il y ait davantage d’informations et d’efforts pour que les avantages familiaux puissent couvrir les émoluments pour tous nos personnels. La question des frais d’écolage des enfants des recrutés locaux doit aussi être pris en compte.
Enfin, l’agence connait aujourd’hui une concurrence de la part des établissements privés dans le cadre de la politique du doublement du nombre d’élèves voulu par le président de la République.