40e session de l’Assemblée des Français de l’étranger

Partager cet article

L’Assemblée des Français de l’étranger fête ses 20 ans ! L’occasion de retrouver pour cette 40ème session les élus du monde entier et mettre à l’agenda les priorités politiques en faveur de nos compatriotes établis hors de France.

La première journée a été marquée par la cérémonie de commémoration à l’Hôtel des Invalides pour rendre hommage aux Français de l’étranger morts pour la France en présence du ministre Franck Riester, d’une partie des parlementaires des Français établis hors de France, Karim Ben Cheikh, Eléonore Caroit, Samantha Cazebonne, Yan Chantrel, Amélia Lakrafi et Mathilde Ollivier ainsi que les élus de l’AFE.

Le soir, en l’honneur de ce 20ème anniversaire, une réception était donnée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Après la création de l’AFE en 2004 et celle du corps des conseillers des Français de l’étranger, dix ans plus tard, en 2014, lorsque j’étais ministre, cette année 2024 est forcément chargée en émotion et souvenirs.

La journée de mardi a été ponctuée de plusieurs rendez-vous importants. Une première séquence avec la Caisse des Français de l’étranger (CFE). Une réflexion collective pour assurer la pérennité de cette structure s’impose. Il était donc important de se réunir entre parlementaires, élus à l’AFE et membres du conseil d’administration de la CFE pour en parler.

S’en est suivi une réception à l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalités dans le cadre du groupe d’études sénatorial « Statut, rôle et place des Français établis hors de France ». A cette occasion, j’ai proposé une coopération décentralisée dans laquelle les maires qui vont à l’étranger associeraient les conseillers consulaires dans leurs déplacements.

Enfin, la journée s’est conclue par la 12ème édition des Trophées des Français de l’étranger, organisée par Lepetitjournal.com, qui met à l’honneur cette année cinq Françaises et un Français engagés pour la science, l’humanitaire, l’éducation et la culture et portent fièrement les valeurs d’ouverture et d’audace de notre pays.

Jeudi et vendredi, se sont tenues les restitutions des travaux des six commissions de l’AFE, synthétisées ci-dessous :

  • Point sur le plan de développement du réseau AEFE (effectifs du réseau, crises, géopolitiques, recrutement du personnel enseignant)
  • Feuille de route 2023-2026
  • Échanges sur la MLF
  • Actions relatives au climat scolaire dans les établissements
  • Point sur la fermeture du lycée français La Fontaine de Niamey (licenciement du personnel de droit local, 174 élèves restants sur plus de 800 élèves qui poursuivent dans le cadre de l’enseignement à distance, les autres suivant leur apprentissage dans des pays frontaliers, étrangers ou en France)
  • Point sur les postes à pourvoir à la rentrée prochaine : 45 postes de direction à pourvoir.
  • Sur les bourses scolaires, un bilan définitif de la campagne 2022/2023, un bilan de la campagne 2023-2024, un point sur les aides pour les AESH et un point budgétaire ont été réalisés.
    • Sur le campagne 2022/2023 : baisse de 4,14% par rapport à n-1 soit 23790 élèves
    • Sur la campagne 2023/2024 : baisse de 8,01% par rapport à n-1 soit 19 953 élèves
    • Quotité moyenne en baisse de 78%
  • AESH : la majorité des dossiers déposés sont ceux d’élèves non-boursiers.
    • Budget 2024 : 114 millions d’€ inscrits au budget initial (aides AESH comprises)
    • Les coupes budgétaires annoncées le 21 février 2024 n’affecteront pas le budget des bourses scolaires
  • Un modèle économique dans l’impasse et des situations très préoccupantes en particulier en Espagne, en Grèce et en Italie.
  • Depuis la crise Covid, la MLF traverse une crise de rentabilité et donc une crise de trésorerie en raison des frais de scolarités trop bas, des charges structurelles trop lourdes et un manque de public dans des établissements dans des villes moyennes où il y a peu de Français.
  • Sans aides de l’État, il y a un risque de cessation de paiement en août 2024. Un plan de sauvetage proposé vise à arriver en 2024-2025 à l’objectif de la neutralité financière en augmentant de manière conséquente les frais de scolarité et en récupérant un dû d’un montant de 1,4 millions d’€ aux États-Unis
  • L’IA occasionne des bouleversements très importants dans la vie quotidienne, le marché du travail, l’éducation et l’enseignement.
  • Elle suppose de la vigilance et des réglementations, notamment au niveau européen.
  • A été proposée durant l’audition que se tienne une table ronde commune sur les enjeux de l’IA pour les Français de l’étranger, lors de la 41e session, avec la commission sécurité de l’AFE.
  • Présentation des Français et francophones aux États-Unis, du réseau scolaire outre-Atlantique, de la « révolution bilingue » et l’engagement clé des parents dans la création de filières bilingues, du fonds French for All (un outil au service des écoles publiques) ainsi que des perspectives d’avenir à travers notamment l’engagement de la communauté française
  • Mise en œuvre du pass éducation langue française (PELF) afin de permettre aux enfants de 6 à 11 ans, inscrits au registre et sans accès au réseaux FLAM/AEFE, de sorte à garder un lien avec la langue française.
  • Aujourd’hui, il est difficile de mettre en œuvre une offre en auto-apprentissage sur cette tranche d’âge et un enseignement à distance avec pour seul accompagnement celui des parents.
  • Une suggestion a été faite pour qu’une collaboration avec les IF et les AF soit mise en place afin de délivrer des cours en ligne. Le coût moyen estimé serait de 2000€ par élève et 500 élèves seraient potentiellement couverts.
  • Importance des partenaires du réseau culturel pour la diffusion des films français dans le monde, l’action des attachés audiovisuels et de la sous-direction du ministère et la distribution des films français à l’étranger.
  • Constat que la mise en place du pass culture pour les Français de l’étranger est actuellement difficile selon le schéma initial.
  • Une des pistes évoquées a été l’abonnement à la culturethèque.

L’objectif est de pérenniser les bonnes pratiques avec les Jeux olympiques à travers cinq axes : améliorer le réseau de transports en commun, utiliser des équipements de haute qualité environnementale en se greffant sur l’existant, le traitement des eaux de la Seine, le soft power en matière de communication et enfin la pédagogie renforcée autour du tri des déchets.

Ces deux interventions ont permis de comprendre que la finance verte peut être un réel levier pour renforcer la transition énergétique. Dans son rapport, Alexandre Holroyd est parvenu à 24 recommandations à la suite de près de 150 auditions menées entre 2020 et 2021. L’État ne peut, à lui seul, financer la transition écologique. Il est essentiel de mobiliser des acteurs mondiaux différents, notamment le secteur privé ainsi que l’écosystème local et les institutions françaises à l’étranger. La finance verte n’est qu’une partie de la solution et apparaît comme un élément indispensable pour un monde plus viable, vivable et durable. Des réflexions seront approfondies en perspective dans d’un rapport final.

Le but de cette audition est d’appréhender les règles actuelles de conformité environnementale qui s’appliquent aux entreprises françaises à l’étranger ainsi que les principaux défis auxquels elles font face. Il y a un nouveau rapport entre l’État et les entreprises afin d’assurer la protection environnementale. Cette conformité se penche à la fois sur les enjeux climatiques et la mise en place avérée de bonnes pratiques respectueuses de l’environnement par les entreprises. De nombreux risques pèsent sur les entreprises françaises à l’international qui ne respectent pas les normes de mise en conformité environnementale : risques judiciaires et réputationnels, sanctions économiques, concurrence déloyale, etc. La majorité de nos entreprises françaises à l’étranger sont de bonne volonté mais aucune structure n’existe afin de les accompagner dans leur démarche de mise en conformité.

Ateliers d’Art de France est un syndicat professionnel qui fédère 6000 artisans d’art et dont les missions est de représenter et défendre le secteur ainsi que contribuer au développement économique des ateliers d’art. Il existe un plan développé en 2023 composé de 5 axes mais au sein duquel les Français de l’étranger sont absents.

Patrick Kanner est revenu sur la situation à Gaza et le conflit entre Israël et le Hamas.

Stéphane Jullien, conseiller des Français du Niger a appelé à revoir la communication entre les postes et les élus en cas de crise, demandé la délivrance d’un passeport de service pour les élus qui résident dans des zones risquées. L’assistance à l’arrivée en France doit être renforcée

David Franck, conseiller des Français d’Ukraine, estime nécessaire de développer un contact direct avec France Horizons et interroge sur le dispositif prévu pour les Français en cas d’évacuation. Il remarque que des voies d’évacuation supplémentaires auraient été précieuses lors du début de l’invasion russe. Il appelle à ce qu’il y ait un unique numéro de téléphone du CDCS en cas de crise. Il appelle également à un passage facilité aux frontières.

La question est de savoir quelle loi s’applique : la loi du pays dont la personne a la nationalité ou la loi du pays au sein duquel la personne réside.

En route vers l’organisation des assises :

  • Octobre 2023 : appel de 140 signataires
  • Octobre 2023 : mobilisation des parlementaires représentant les Français établis hors de France (cliquez ici pour retrouver le courrier que j’avais proposé à l’ensemble de mes collègues parlementaires)
  • Février 2024 : lettre du président du Sénat, Gérard Larcher, et de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, au gouvernement
  • 18 mars 2024 : lors de l’ouverture de la 40ème session de l’Assemblée des Français de l’étranger, avis favorable du ministre Franck Riester
  • Octobre 2024 : je continuerai à me mobiliser, avec mes collègues parlementaires, pour que ces assises soient organisées au mois d’octobre 2024 !

La commission permanente de la protection sociale des Français de l’étranger s’est réunie le 15 mars.

Les rapporteurs constatent que les documents de travail sont transmis trop tardivement et que le budget est insuffisant pour répondre aux besoins.

Au terme des négociations avec la DFAE, ont été décidés :

  • La baisse de 15 euros sur le taux de base au Liban.
  • La baisse de 1% sur tous les taux de base hors Liban (soit 167 000 euros).

Ces « ajustements budgétaires » vont toucher nos compatriotes les plus démunis de façon indifférenciée, alors que le taux de base est déjà insuffisant dans de nombreux pays.

Il faut savoir que lorsqu’un Français de l’étranger a besoin de rentrer en France, quelle qu’en soit la raison, il peut se faire domicilier dans le centre communal d’action sociale (CCAS) de son choix afin de pouvoir effectuer toutes ses démarches administratives.

Les conseillers des Français de l’étranger pourraient s’appuyer sur les ressources et les bonnes pratiques de l’UNCCAS dans le cadre des conseils consulaires mais aussi dans la perspective de l’organisation des assises de la protection sociale.

Les associations ont fait part à la commission de leur demande d’obtenir un soutien de l’État pour l’accompagnement des femmes victimes de violences à l’étranger.

Motion de la commission : la commission demande, entre autres :

  • La suspension du moratoire sur le nombre de places attribuées aux Français dans les établissements wallons du handicap, conclu le 21 janvier 2021, jusqu’à ce que les besoins d’accueil soient couverts en France ;
  • Le respect par la France de la convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées qu’elle a signée et ratifiée, notamment son article 18 sur le choix de la résidence et la nationalité ;
  • Que les conseillers des Français de l’étranger soient impliqués, notamment à travers un conseil consulaire annuel dédié aux Français en situation de handicap, où seraient invités les représentants des associations et des autorités belges et françaises compétentes, afin de faire le point sur la mise en œuvre de l’accord et sur les moyens nécessaires ;

Cette motion sera votée lors de la prochaine session de l’Assemblée des Français de l’étranger.

La commission s’est penchée sur la dénonciation des convections fiscales avec trois pays du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso) et sur les divergences d’interprétation des conventions fiscales avec l’Italie, la Grèce et le Portugal.

Motion de la commission qui demande :

  • Que les autorités françaises et thaïlandaises s’accordent, dans le cadre d’un accord amiable, sur une interprétation commune de la convention fiscale, afin d’éviter toute double imposition des résidents français en Thaïlande qui s’acquittent déjà de l’impôt en France
  • Que toute issue, favorable ou défavorable, au processus de clarification, fasse l’objet d’une publicité auprès des Français de Thaïlande, notamment à travers une communication électronique et par tous les autres moyens possibles
  • S’il se confirme que les résidents français sont bien imposables en Thaïlande, que les modalités d’imposition, notamment dans la fourniture des justificatifs et les conséquences sur les visas, mais également sur les mécanismes d’élimination de la double-imposition, soient prises en compte

Un établissement bancaire a toute liberté contractuelle pour fermer un compte bancaire. Pour ce faire, elle informe l’intéressé par courrier ou par mail. Or, dans la plupart des cas, ces courriers et courriels n’arrivent pas.


Partager cet article