Après Brazzaville, nous nous sommes rendus, avec la délégation du groupe d’amitié France – Afrique centrale, à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Trois mois auparavant, le 29 avril 2024, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République démocratique du Congo, était en visite d’État en France et a été invité par le président du Sénat, Gérard Larcher.

Nous avons commencé cette mission par une rencontre avec Thérèse Wamba Wagner, ministre d’État, ministre des affaires étrangères en présence de l’ambassadeur de France Bruno Aubert. Les échanges ont principalement porté sur la situation catastrophique à l’Est du pays avec aujourd’hui, la présence de 4000 militaires rwandais, de milices soutenues par le Rwanda, des centaines de milliers de morts et 7 millions de personnes déplacées. 

Nous avons ensuite visité l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), fondé en 1984 et dirigé par le professeur Muyembe Tamfum, que nous avons eu la chance de rencontrer. Il s’agit d’un institut multidisciplinaire dans l’identification, le traitement et la prévention des maladies en République démocratique du Congo, notamment dans le cadre de l’épidémie d’Ebola. Un projet d’appui d’un montant de 5 millions d’euros vise à améliorer l’accès équitable des populations de la province de Kinshasa à des services de santé de qualité et résilients. L’objectif principal est de renforcer les capacités organisationnelles et techniques de l’INRB dans ses missions de Laboratoire national de santé publique et particulièrement son mandat de laboratoire national de référence pour la résistance aux antimicrobiens.

Pour répondre à cet objectif principal, le projet comporte trois objectifs spécifiques :

• Optimiser l’organisation de l’INRB en matière de capacité d’accueil de ses services technico-administratifs, de gouvernance institutionnelle et de management de la qualité tout en veillant à l’équité de genre dans la répartition des responsabilités.
• Renforcer les capacités de l’INRB dans sa mission de Laboratoire national de référence et son action sur la réduction des inégalités de genre, ainsi que redynamiser son rôle d’appui technique aux hôpitaux dans le domaine de la résistance aux antimicrobiens et du paludisme.
• Renforcer la formation pratique hospitalière des futurs biologistes médicaux en microbiologie en y intégrant la prise en compte des enjeux de genre.

Nous sommes ensuite allés à la rencontre des équipes de l’incubateur Kobo Hub, une plateforme congolaise dédiée à l’accélération des startups et des jeunes entreprises en République démocratique du Congo avant de conclure la première journée par la visite de l’Institut français à Kinshasa.

Le lendemain, nous nous sommes rendus à la maternité de Binza Météo qui contribue à la réduction de la mortalité et morbidité de la population, en zone urbaine défavorisée, dans les quartiers périphériques de la ville de Kinshasa en renforçant la qualité et la disponibilité des services de prévention et en réduisant les inégalités d’accès, notamment financière et de genre. Le projet s’articule autour de trois axes d’intervention opérationnels :

• La composante 1 : vise à renforcer la disponibilité d’une offre de soins de qualité dans des structures privées à but non lucratif participant au service public
• La composante 2 : vise à améliorer l’accessibilité des populations à une offre de soins de qualité et aux activités de prévention et promotion de la santé génésique notamment
• La composante 3 : vise à renforcer les apprentissages, les échanges formateurs et les savoir-faire entre les établissements et les professionnels

Nous avons poursuivi cette séquence par la visite du centre médical Inovie, qui est l’un des premiers groupes de diagnostic médical en France. Il opère sur les segments de la biologie humaine et vétérinaire, l’anatomopathologie et la radiologie. Il a financé la rénovation du plateau technique de Kinshasa, qui vise à être le plus grand plateau technique du pays et de l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Cette deuxième journée s’est conclue par une série de séquences bilatérales. La première avec Judith Suminwa Tuluka, Première ministre de République démocratique du Congo qui nous a décrit la feuille de route de son gouvernement. Puis avec Didier M’pampia Musanga, ministre du tourisme dont la mission s’inscrit parfaitement dans l’ambition d’ouverture du pays. Enfin, avec Bertrand Bisengiman, président de la Chambre de commerce et d’industrie franco-congolaise, nous avons abordé le climat des affaires et des possibilités offertes aux investisseurs français.

La dernière journée de notre déplacement a débuté par une rencontre avec le chef de la mission de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), Fabien Sambussy, pour aborder la question des millions de déplacés. 

Nous sommes ensuite allés à l’Assemblée nationale pour échanger tout d’abord avec le premier vice-président en charge de la diplomatie, Jean-Claude Tshilumbayi, puis avec le député Joseph Bangakya Angaze Okondandrengwa, qui a lancé le 3 juillet 2024 le Réseau Parlementaire de Décentralisation et Déconcentration (REPAD) à l’Assemblée nationale en présence d’une dizaine de ses collègues membres du réseau, domaine qui intéresse beaucoup les sénateurs français. Au Sénat, enfin, nous avons rencontré son président provisoire Pascal Kinduelo pour une visite protocolaire.

Sur le chemin de l’aéroport, j’ai visité en compagnie de Safia Ibrahim-Netter, la directrice de l’AFD à Kinshasa, une autre maternité, celle de Kingasani, qui est un projet emblématique mandaté par l’AFD, dans le quartier le plus pauvre de la capitale. Un magnifique endroit géré par les 14 sœurs italiennes au service de la population locale.