Cette année, le « Baromètre » d’Expat Communication a choisi de faire « le tour de l’expatriation » à travers quatre enquêtes : les raisons du départ à l’étranger ; les apprentissages et les conditions de vie sur place ; et enfin le retour en France. Le Baromètre s’est plus particulièrement intéressé à la situation des femmes expatriées et aux bénéfices et sacrifices liés à l’expatriation.
Globalement, l’enquête révèle :
- La hausse du moral des expatriés par rapport à l’année dernière (+3 points) et la réduction de l’écart de moral entre les hommes et les femmes. Cet écart témoigne malgré tout de la situation souvent plus précaire des femmes expatriées. En effet, 64% des femmes travaillent en expatriation contre 75% des hommes et elles sont sur-représentées dans les segments où le travail et la sécurité financière sont moins assurés. Elles sont plus souvent que les hommes des conjointes qui suivent leur partenaire à l’étranger ou des auto-entrepreneuses. Or, l’activité – a fortiori rémunérée – est directement corrélée à un meilleur moral.
- Le portrait d’une population majoritairement familiale et expérimentée : ce sont principalement des couples (68%) avec des enfants (72%), quadragénaires ou quinquagénaires, qui ont passé un temps significatif à l’étranger (plus de 50% comptabilisent plus de 10 ans à l’étranger) dans un ou deux pays d’accueil.
Enquête n°1 : pourquoi partir en expatriation ?
Les femmes plébiscitent un départ pour vivre « une aventure humaine, familiale ou culturelle » (à 49%) et les hommes pour bénéficier d’une « meilleure qualité de vie » (38%).
Enquête n°2 : qu’apprend-on en expatriation ?
Au-delà de modifier le rapport aux autres (50%), la vie à l’étranger influe sur le rapport au travail, au temps et à la santé. Ainsi, 44% des répondants attribuent une note de 5/5 au système de sécurité sociale français par rapport au système de santé local.
Une grande partie des expatriés continue à se former (42% et 55% des conjoints), principalement dans son domaine d’expertise ou dans la langue du pays d’accueil. L’apprentissage des langues est en effet l’un des grands atouts de l’expatriation, puisque le nombre de personnes ne parlant pas la langue locale à l’arrivée (40%) chute à 13% au cours de l’expatriation et le taux de bilinguisme triple sur la même période.
Enquête n°3 : les conditions de vie sur place
Le pouvoir d’achat des expatriés est en augmentation par rapport à l’année dernière, malgré un faible taux d’épargne, ce qui est encourageant dans un contexte d’inflation et d’incertitude économique mondiales. L’écart salarial entre les hommes et les femmes reste néanmoins de 4 points, ce qui met en évidence les défis spécifiques auxquels les femmes sont toujours confrontées.
L’éducation des enfants reste une priorité pour les parents expatriés (qui représentent presque 60% du panel). Leur arbitrage entre les différentes offres d’enseignement – établissements français, établissements locaux ou étrangers – se fait selon la qualité pédagogique de l’établissement (40%), la qualité des infrastructures (35%) et l’apprentissage des langues (30%). Il est à noter que 16% des élèves français à l’étranger déclarent avoir été confrontés à des situations de harcèlement scolaire, contre 6 à 10% des élèves en France.
Enfin, l’intérêt des expatriés pour l’actualité française reste fort et persistant : 83% d’entre eux continuent à la suivre par le biais de la presse en ligne, des réseaux sociaux ou de la télévision.
Enquête n°4 : le retour en France
Le retour en France, soit par choix (38%) ou soit par obligation (42%), est principalement motivé par des raisons professionnelles (44%) et des raisons familiales (22%).
Si l’expérience à l’étranger est perçue comme un réel accélérateur de carrière, la réinsertion professionnelle au retour est fortement contrastée entre les expatriés et leur conjoint : alors que presque 50% des salariés poursuivent leur parcours dans la même entreprise, seuls 15% des conjoints (notamment des femmes, rappelons-le) retrouvent un emploi dans les six premiers mois.
Si la plupart des répondants n’identifie pas d’obstacle majeur au départ à l’étranger (56%), presque la moitié juge le retour en France difficile. Il est donc plus facile de partir que de revenir ! Les principaux obstacles sont la complexité des démarches administratives, la réinsertion professionnelle, la recherche d’un nouveau logement et la gestion du budget.