Mon intervention lors de la discussion générale de la mission « Action extérieure de l’Etat » du PLF 2025

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Dans le cadre du PLF 2025, je suis intervenue lors de la discussion générale de la mission « Action extérieure de la France » pour défendre les Français de l’étranger et renforcer les services consulaires et diplomatiques.

Alors que l’actualité internationale aurait dû nous inciter à faire preuve de constance, je constate que le ministère de l’Europe et des affaires étrangères sera, cette année encore, la variable d’ajustement budgétaire du gouvernement, relativisant ainsi la réalité des engagements pris voici tout juste un an.

Face à la montée des régimes autoritaires, au retour de l’impérialisme et aux attaques dont les régimes libéraux font l’objet, la France a un rôle à jouer. Nous sommes les héritiers de choix politiques faits il y a plusieurs décennies qui doivent permettre à notre voix de continuer à être entendue, à condition que nous y mettions les moyens nécessaires.

Personne n’ignore la situation budgétaire de notre pays. On peut donc entendre le besoin de rééquilibrage des dépenses publiques, qui affecte l’ensemble des programmes concourant à notre politique extérieure. Mais on peut néanmoins s’étonner que celui-ci se fasse encore et toujours au détriment des plus vulnérables. Ils seront en effet les premiers à faire les frais de la baisse des crédits alloués à notre réseau consulaire, à hauteur de 3,9 millions d’euros. Ces coupes budgétaires concernent les aides sociales (1 million d’euros) et les aides à la scolarité (6,5 millions d’euros), mais aussi le soutien de l’Etat à la Caisse des Français de l’étranger (CFE). On voit bien que les crédits alloués à l’humain ne sont pas les priorités de ce gouvernement.

Notre réseau culturel et d’influence sera lui aussi mis à contribution, avec une perte sèche de 45 millions d’euros, supportée à 35% par nos opérateurs. Je pense au premier chef à l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Cet opérateur public fait son maximum pour entretenir un réseau éducatif, qui n’a aucun équivalent dans le monde, avec des moyens financiers et humains toujours plus limités puisqu’il sera amputé de 14 millions d’euros et de 15 ETP, ce qui la forcera à geler 50 postes supplémentaires.

Enfin, le programme relatif à l’action diplomatique sera lui aussi en recul de 4,6%, après avoir subi une annulation de 120 millions d’euros en février 2024. Alors que de nombreux pays décuplent leurs efforts pour renforcer leurs réseaux, gardons à l’esprit que notre présence sur le terrain est la clef de notre crédibilité et de notre capacité à défendre nos intérêts.

Je voudrais en profiter pour rendre hommage à celles et ceux qui incarnent notre diplomatie au quotidien, souvent dans des conditions difficiles. Ce ministère mérite mieux que d’avoir à faire plus avec toujours moins. Si les coupes supplémentaires que vous proposez dans votre amendement sont adoptées, mon groupe votera contre ce budget.

Retrouvez l’intégralité de mon intervention ci-dessous :

Mon intervention lors de la discussion générale de la mission Action extérieure de l'Etat du PLF2025


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