Comme chaque année, je me suis rendue à Munich pour participer à la Munich Security Conference, rendez-vous international incontournable durant lequel les dirigeants politiques, les officiers militaires, les chefs de grands groupes industriels, les experts en géopolitique et en sécurité et les journalistes spécialisés d’Europe et du monde entier se réunissent pour engager des réflexions sur la sécurité internationale, les enjeux d’armement et de dénucléarisation mais aussi les défis climatiques et migratoires à surmonter. Cette conférence intervient dans un contexte singulier et particulièrement anxiogène marqué par les trois années de guerre en Ukraine, la situation sécuritaire et humanitaire catastrophique en Palestine sans oublier le Soudan et toutes les régions du monde en proie à des crises sécuritaires et politiques.
Le discours du vice-président américain, J.D Vance, a profondément choqué les participants, en donnant des leçons de démocratie aux pays européens et en s’ingérant dans les élections législatives allemandes, qui se tiendront le 23 février, en apportant son soutien plein et entier à l’AFD, le parti d’extrême-droite allemand. La prise de parole attendue de Keith Kellogg, envoyé spécial américain pour l’Ukraine, a également eu l’effet d’une bombe, affirmant que l’Europe ne participerait pas aux pourparlers de paix en Ukraine et devait arrêter de se plaindre. Nous avons collectivement assisté à un basculement de la relation entre les Etats-Unis et l’Europe, les premiers nous ayant clairement fait comprendre que d’une part nous n’étions plus une priorité et devions assurer notre propre sécurité et d’autre part qu’´ils ne partageaient plus nos valeurs démocratiques.
Mon programme s’est déroulé entre les sessions plénières et quatre tables-rondes : les deux premières sur les enjeux nucléaires dans un monde multipolaire, une troisième sur l’avenir de la guerre dans un monde où l’intelligence artificielle prend une dimension significative et enfin une quatrième consacrée à des échanges à huit-clos entre parlementaires américains, allemands, français et polonais sur le devenir des relations transatlantiques.
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J’ai également pris part à une rencontre à huis clos avec les membres de la Fondation Casimir Pulaski, qui organise chaque année le Warsaw Security Forum auquel je participe également. Cette réunion, intitulée « Repenser les relations transatlantiques : cartographie de la nouvelle architecture de sécurité européenne et de la stratégie russe » avait pour objectif d’évaluer l’état actuel de la coopération entre les États-Unis et l’Europe dans le contexte de l’invasion russe en l’Ukraine et de discuter de la future stratégie conjointe nécessaire pour créer une réponse à long terme aux menaces sécuritaires russes.
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Cette conférence a ainsi été l’occasion de rencontrer de nombreuses personnalités à l’instar des Premiers ministres irlandais, Micheal Martin et danois Mette Frederiksen, de la sénatrice américaine démocrate Elissa Slotkin, du maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, ou encore Fawzia Koofi, ancienne députée afghane aujourd’hui réfugiée à Londres.
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Enfin, en marge de la conférence, j’ai participé à une réunion publique, sur le thème « Quelle défense pour l’Europe: alliances et enjeux de souveraineté » organisée par la section PS de Munich en présence notamment d’Ellen Bouveret, conseillère des Français de la circonscription.
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